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30 déc. 2007

Action, The

Vous avez toujours rêvé de chanter comme Roger Daltrey, d’avoir son coffre et son attaque ? Pour qui a dégusté une fois dans sa vie quarante minutes d’Action, et est resté scotché par la voix de Reg King, le fantasme s’est éteint de lui-même. Trop beau, trop grand, autant acheter deux paires de bottes de sept lieux. Ayant enregistré leur premier single sous le pseudonyme de Boys, puis ayant accompagné une chanteuse du nom de Sandra Barry, référence mod ultime, les Anglais d’Action brassaient un mélange diabolique de soul et de British beat, tirant jusqu’à un embryon de sublime pop baroque (Since I Lost My Baby ou le colossal Shadows And Reflections) et ont du se contenter de quelques miettes, au grand festin de la gloire. Smoke et Creation tournaient en Europe, ayant au moins enregistré un album. The Action est retourné au néant avec une poignée de singles. Maigre consolation, pour les collectionneurs de EP français, ils sont un vrai cauchemar. Mais les gens capables de mettre 1000 euros sur un disque n’ont sûrement que faire d’écouter la version de Harlem Shuffle qui renvoie celle des Rolling Stones au centre d’apprentissage. Ou de se repasser In My Lonely Room, soul blanche, revue et corrigée par de petits Anglais, incapables de vieillir. La suite sera bien différente, Reg King sortira un très bon album solo en 1970, seulement gâché par une tendance à trop étirer les morceaux. Ses anciens complices deviendront Mighty Baby, gloire du psychédélisme anglais (deux disques magnifiques) puis évolueront dans le très médiocre Habibyya, progressif influencé par le mysticisme islamique, pour un album vite lassant. Quant à Martin Stone, on le retrouvera autant sur un album avec le bluesman Walter Horton, que chez Savoy Brown, embarqué dans un single avec les Pink Fairies, ou dans la grande aventure Stiff, au sein de Stone’s Masonry.
The Action s’est reformé à la fin des années 90, sous l’influence de Phil Collins, fan ardent, de nombreuses compilations existent, documentant même le passage à la dimension acide (essayez Rolled Gold par exemple). Indispensable, votre collection 60’s réclame Action, sous peine de démission.
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Et voila que que se profile la énième (au moins) campagne de réédition des Rolling Stones. En coffret luxueux, ces messieurs vont tenter de nous refourguer leur catalogue, depuis 1971. Quand on sait ce qui dort dans leurs caves, l'importance historique de certains pirates, on reste terrifié devant la stupidité du business. Qui viendra, en pleurant bien fort, s'étonner du désintérêt des foules pour ses nouveautés. Quel rapport avec Action, me direz-vous ? Le sublime petit groupe anglais, la meilleure soul de mods de tous les temps, célébrée chaque fois que possible. Oh pas grand-chose, juste un cd officiel, pour une fois. Tout ce que Reg King et ses potes ont laissé comme trace, avant de se confondre avec Mighty Baby, dans la grande poussière du temps. Il faut des gagnants assurant leur retraite. Et des perdants qui ont besoin de vos vingt euros. Rolled Gold est donc une sublime compilation de démos, qui tentait le grand jeu. Ultime coup de poker, on les entend ici envisager les beaux arrangements (embryonnaires) essayer de sortir leur SF Sorrow, leur Sell Out ou leur Satanic Majesties. S'extirper d'un format réducteur, qui entendait n'épargner que les meilleurs. Cent fois hélas, tout ceci fut refusé par des maisons de disques aussi sourdes que bornées. Incapables de voir autre chose que les courbes de vente. Il aurait fallu le producteur aux petits oignons (Norman Smith par exemple) les heures de studio, le peaufinage maniaque...Tel que, c'est simplement un très bon groupe, capturé en répétition (super son). Avec de bonnes idées, et un magnifique chanteur. En la personne du grand Reg King. Il faut le dire, le redire, et le marteler. Son seul et unique album solo (1969) le verra d'ailleurs reprendre Little Boy ici présent. Des parties infimes, mais importantes, dans le grand puzzle du rock anglais. Respect.
Laurent M
PERSONNEL:
Reg King (vocals)
Alan King (guitar)
Mike Evans (bass)
Roger Powell (drums)
Peter Watson (guitar)
DISCOGRAPHIE:
EP:
_ 1967 : Shadows and Reflections (EP français Emi Odeon MEO 149/ Côte : 800Euros)
Single:
_ 1965 : Land of One Thousand Dances / In My Lonely Room (SP Parlophone R5354)
_ 1966 : I'll Keep On Holding On / Hey Sha-Lo-Ney (SP Parlophone R5410)
_ 1966 : Baby You've Got It / Since I Lost My Baby (SP Parlophone R5474)
_ 1967 : Never Ever / Twenty Fourth Hour (SP Parlophone R5572)
_ 1967 : Shadows and Reflections / Something Has Hit Me (SP Parlophone R5610)
LIEN:

1 commentaire:

Kevin du 77 a dit…

étonnant de ne pas avoir fait d'article sur les boys ?
un très bon single sur pye! avec deux titres originaux du groupe

sinon rolled gold est un album démo pas sorti à l'époque, et il est très bien malgré une prod un peu "à l'arrache"