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14 août 2008

Driscoll Julie, Brian Auger & The Trinity

L’horloge impitoyable du temps ne fait pas dans la dentelle. Encensant les uns après des années d’anonymats, mais enfonçant parfois dans des abymes sans retour d’autres artistes qui pourtant firent les beaux jours des hits-parades à leur époque. Brian Auger pourrait faire partie de cette seconde catégorie s’il n’avait pas ce statut intouchable d’organiste préféré des Mods du Londres 65/66. Surfant de succès en succès, participant à de nombreux disques cruciaux du British Boom anglais, fondant les légendaires Steampacket en 1965 (avec déjà la sublime Julie Driscoll). Et une ribambelle d’amis plus recommandable les uns des autres.

Seulement voilà, à trop se regarder jouer, à trop vouloir séduire le grand public, on en oublie les préceptes de bases. Car à l’écoute de la discographie du Trinity Band, on ne peut qu’être surpris de cette étrange sensation de gâchis, tant le talent déployé sur les singles ne se retrouve point sur leurs albums.

Brian fonde les Trinity avec Julie Driscoll en 1966, enrôlant au passage Gary Boyle à la guitare, Dave Ambrose à la basse et Clive Thacker à la batterie. Fort de sa réputation, le groupe signe sur Marmalade en 1967, et enchaîne les 45t de qualité. Jusqu’à ce somptueux Save Me, emmené par une Julie Driscoll enragée, et qui occupera les deux faces du simple. Dans la foulée de ce hit, le combo sort son premier album, Open. Mais le groupe ne trouve pas la cohésion nécessaire, le disque est un enchaînement de titres pop fadasses où Brian inonde de ses interventions à l’orgue Hammond.

Pour autant, le disque marche bien. Le groupe continue à enregistrer et sort sans Julie Driscoll un nouvel opus en 1968, Definitely What !, encore plus présomptueux et davantage instrumentale. Le temps ne fait pas de cadeau à ce genre d’initiative, et la galette a très mal vieilli, au point d’être inécoutable de nos jours. De plus, l’absence de Julie Driscoll se fait ressentir, et la prédominance de Brian sur ses acolytes empêche la sortie d’un disque achevé et complet.

En 1969, Julie Driscoll revenue, le groupe se lance dans une reprise agréable du Let The Sunshine In de la comédie musicale Hair. C’est une vraie réussite, le groupe semblant avoir trouvé une cohésion d’ensemble. Les interventions de Brian mettent enfin en avant les qualités des autres musiciens, et Julie se déchaîne sur cette cover pourtant casse-gueule. Dans la foulée, le groupe sort un nouvel album, double qui plus est.

Streetnoise paraît sur Marmalade Record, et le disque est une totale réussite, s’aventurant dans un concept album dominé par le jazz rock développé par le groupe. Julie en devient mystique, ce double album explorant les profondeurs de la psychose. Brian est à l’apogée de son talent, épurant enfin son jeu et laissant les autres membres s’exprimait. L’opus marche très bien, se classant même aux US (sous le label Atco). Mais lors de leur tournée US la même année, Julie les quitte brutalement, laissant Brian seul aux commandes du navire Trinity.

Le groupe sortira un dernier album en 1970, Befour, anecdotique à vrai dire. Et se sépare juste derrière. La carrière des Trinity aura connu certes le succès, mais n’aura que par très rare moment trouvé la formule idéale, celle qui des années après permette encore et encore de s’enthousiasmer les ouïes à l’écoute de leurs opus.

Comme une preuve marquante, Brian fondera en 71 le Brian Auger’s Oblivion Express, parcourant les seventies avec un jazz rock pompeux où il étalera toute sa technique de l’orgue au détriment d’une vraie recherche mélodique. Et continuera malheureusement à se regarder trop jouer.

PERSONNEL :

Julie Driscoll (Chant), Brian Auger (Orgue, claviers, chant), Dave Ambrose (Basse), Dave Thacker (Batterie), Gary Boyle (Guitare)

DISCOGRAPHIE :

LP :

  1. _ 1967 : Open (Label Marmalade 607/608 002)
  2. _ 1968 : Definitely What!... (Label Marmalade 607 003)
  3. _ 1969 : Streetnoise (Label Marmalade 608 005/6 / Côte : 150Euros)
  4. _ 1970 : Befour (Label RCA SF 8101)

SP :

With Julie Driscoll :

_ 1967 : Red Beans and Rice Pt. 1 / Red Beans and Rice Pt. 2 (Label Marmalade 598 003)

_ 1967 : Season of the Witch (Part 1) / Season of the Witch (Part 2) (Label Marmalade 421 194) France

_ 1967 : Tramp / Break It Up (Label Marmalade 421.168) France

_ 1967 : Save Me (Part 1 & 2) (Label Marmalade 421 165) France

_ 1968 : I'm a Lonesome Hobo / A Kind of Love In (Label Marmalade 421 180) France

_ 1968 : Take Me to the Water / Indian Rope Man (Label Marmalade 598 018)

_ 1968 : The Road to Cairo / Shadows of You (Label Marmalade 598 011)

_ 1968 : This Wheel's on Fire / A Kind of Love In (Label Marmalade 598 006)

_ 1969 : Let the Sunshine In (Label Polydor 421.455) France

Sans Julie Driscoll :

_ 1968 : What You Gonna Do? / Bumpin' On Sunset (Label Marmalade 598 015)

LIEN :

Save Me

3 commentaires:

Anonyme a dit…

clap clap pour ce papier en particulier ! en écoutant save me.
amicalement
le passager

lou a dit…

merci mon ami!

Kevin du 77 a dit…

ok c'est vrai que les lps sont pas top en général mais dire que Brian Auger se la joue...faut voir quoi!

il y a une version live de save me sur youtube qui est une tuerie intégrale

au passage tu as oublié une référence au moins:
le SP "tiger" sorti en France et en Angleterre
c'est Brian Auger and the Trinity (sans Jools donc)

j'en profite aussi pour dire que Julie Driscoll est une des chanteuses les plus fabuleuses qui soit, et que je la préfère 1000 fois à certaines plus connues dans le rock (je ne citerai pas de noms)