Forum RaveUp60

Forum RaveUp60
Venez nous rejoindre!

23 déc. 2008

Egg

Toujours se méfier des combos sans guitare. À la première écoute de cet album homonyme, un constat, saisissant, glacial, terrifiant… Oui mes amis, ELP n’était pas seul dans la cour de la grandiloquence nauséabonde. D’autres formations ont suivi ces chemins illuminés de classique et de grandeurs incandescentes, avec le même résultat au bout, une musique froide dominée par des claviers omniprésents, dégueulant son lot de notes claquantes au détriment de l’affinité mélodique. Le progrès mes chères, l’évolution logique et électronique de la Pop Music vous rétorqueront leurs admirateurs.

Oui, mais voilà, ici, à la rédac’ de Rave Up, on préfère les riffs gras, les mélodies alambiqués, de ceux qui vous font passer une émotion, la colère, la révolte ou la béatitude… Le déballage vomissant de la technique n’étant que l’assurance d’une musique neutre, d’aliénation des masses. Et les Egg ne dérogent pas à cette dernière. Passer la surprise de la première écoute, un regret, consternant, implacable. Comment les rescapés de cette comète intemporelle que fut Arzachel ont pu s’engluer dans les limbes d’une musique sans avenir ?

C’est en 68 que le projet voit jour. Steve Hillage, désireux de suivre des études, quitte alors la communauté artistique d’Uriel qui donna naissance à Arzachel. Le combo se retrouve donc en trio, et signe sur Deram, qui place de grands espoirs dans le trio. Un premier single sort en 69, la BBC lui fait l’honneur d’un passage chez John Peel, et le groupe rentre immédiatement en studio pour l’élaboration d’un premier opus. Tous s’enchaînent très vite. L’album est mis en boîte au début de l’année 70, et se montre excessivement dominé par les claviers de Dave Stewart.

Refuge d’une musique complexe, ésotérique comme le fut Arzachel, mais poussée à l’extrême, techniquement impeccable, avec ici et là une touche de Canterbury, jazzy. Particulièrement ennuyeuse sur le dernier morceau, humblement intitulé Symphony N°2, qui pousse le vice au-delà des 20mn. Une musique frigide qui pourtant touche parfois l’auditeur dans ses déflagrations sonores, lorsque le groupe ne suit pas l’implacable cheminement de ses compositions parfaites (McGillicude The Pussillanimous, Boilk). Ou encore, belle de simplicité quand le groupe cesse de se regarder jouer (le très court mais magnifique They laughed When I Sat Down At The Piano).

L’album, qui semblait entrer dans une certaine impasse artistique, sera engendré d’un second, The Polite Force, mais comme le premier, cet opus restera dans l’ombre. Et sont devenus à eux deux de jolies pièces de collection. Il est vrai que les ELP de Keith Emerson, au demeurant l’organiste le plus inventif de la Pop Music, avaient déjà tout raflé au sein de la cohorte de cervelle aliénée du Sieur Grandiloquence.

  1. PERSONNEL :
David L. Stewart (orgue, piano, claviers), Mont Campbell (basse, chant), Clive Brooks (batterie)
  1. DISCOGRAPHIE :
ALBUM :
  1. _ 1970 : Egg (Label Deram Nova SDN 14 / Côte : 100Euro)
  2. _ 1971 : The Polite Force (Label Decca SML 1074)
SINGLE :
  1. _ 1969 : Seven Is A Jolly Good Time/You Are All Princes (Label Deram DM 269)
LIEN : Myspace

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'ai jamais lu autant d'aneries sur ce groupe des plus inventifs du canterbury sound, de plus il existe un 3éme album "The Civil Surface" sorti en 1973.
Votre chroniqueur est un inculte !!!!

lou a dit…

Bonjour mon ami

Si une chose me satisfait, c'est que ce torchon ne vous a pas laissé indifférent. C'est un peu le but de ce blog. Des critiques totalement subjectives, qui n'ont pas d'objectif promotionnel aveugle.

A vrai dire, ce groupe me laisse totalement froid, mais je ne détient pas la palme du bon goût, ce qui ne doit pas être vos cas.

Quant à ma déficience de culture, je l'assume totalement, elle me permet de découvrir et d'avoir une opinion purement subjective d'une galette.

Mais je me pose une question : pourquoi les amateurs de prog' ont toujours cette tendance à être insultant lorsqu'on met à mal leurs galettes fétiches?