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28 déc. 2009

Gods, The

À l’image de leurs superbes pochettes d’album, à la vue des personnalités qui ont joué dans le combo, et jusqu’à leur prétentieux patronyme, les Gods ont tout du groupe mythique de la scène psyché/prog anglaise. Que Mick Taylor, ou encore Ken Hensley aient usé leurs doigts le long de riffs épiques et méga extraordinairement parfait, c’est un fait. Mais si ces guitaristes savaient torcher de gros riffs bien gras sous des couches épaisses de claviers (joué par Hensley), la musique des Gods ne racle pas, et n’accroche pas l’auditeur sur le fil tangible de l’émotion.
Délicat de descendre pour autant le groupe selon les règles de l’art, car de leurs deux albums (on exclura celui de 76, anecdotique) en ressort pour autant de très bonnes choses, une mélodie tortueuse par ci, un déferlement électrique par là, quelques excellents plans à la gratte… Mais le tout ne s’accorde pas forcément, et force est de reconnaître que ces deux albums laissent finalement le mélomane sur sa faim, et ce, par trop de relent d’excentricité forcée. Ce sentiment ne s’explique pas, rangez donc vos boulets.
L’histoire du combo est chaotique, line up instable, problèmes d’égo et de cohésion. La première trace officieuse des Gods remonte à 67, où sous l’impulsion de Mick Taylor se forme un groupe temporaire, les Gods (Thor, Hermes, Olympus, Mars). Accompagné déjà de Ken Hensley aux claviers et de Joe Konas (chant, guitare), le groupe met en boite un premier simple sur le label Polydor, Come On Down To My Boat Baby/Garage Man, qui préfigure déjà le son à venir (prédominance des claviers). Difficile à se procurer, on peut néanmoins retrouver ces deux titres sur la compilation confidentielle VA : Echoes From the Wilderness-- 16 U.K. R&B Freakbeat Trippers. À noter le superbe jeu de Mick Taylor à la guitare sur Garage Man. Surtout, Joe Konas assure au chant, ce qui sera au fil des années le point faible des Gods. Après quelques faits d’armes, dont une première partie monstrueuse des Cream, le groupe s’élargit aux frangins Glascock (futurs Jethro Tull) et semble bien parti. Pour autant, le chantre du blues anglais John Mayall fait les yeux doux à la guitare de Mick Taylor, ce dernier décidant de lâcher le groupe en mai 67. La valse des chaises musicales peut commencer. Greg Lake est appelé en renfort, mais le groupe croupit dans les circuits underground de Londres, ce qui ne convient pas aux ambitions démesurées de Greg Lake, qui part du même coup rejoindre Fripp et sa bande. John Glascock, un temps mis à l’écart, retrouve le groupe à la fin de l’été 67, et le combo peut enfin se retrouver en studio pour la firme Columbia. Genesis sort en 1968 et combine à l’époque tous les ingrédients de la pop anglaise, s’aventurant dans un foisonnement d’idées et de bidouillages techniques. Flirtant avec les sonorités psyché du flower power sur des compositions progressives, l’album est typique de son époque, mais manque de cohésion sur la durée. Les vocaux sont faiblards, et la surenchère technique et pompière (propre à Ken Hensley d’ailleurs) gonfle les mélodies dans un ballonnement proche de l’indigestion. Par magie, les Gods s’échappent de cette boulimie d’arrangements et de démonstration technique pour torcher un excellent hard rock avec Time & Eternity, le morceau le plus court de l’album, et le plus réussi. Au sortir de cet album, les Gods prennent la place laissée vacante par les Stones au Marquee Club, jouant régulièrement leur hard rock pompier et pompeusement progressif. Néanmoins, alors que le groupe rentre de nouveau en studio en 69, qu’un album est fin prêt, le groupe se dissout sans raison apparente. Ken Hensley fait la rencontre de Lee Kerslake (batterie), et l’entente, parfaite, coïncide avec la fin des Gods seconde génération. La maison de disque Columbia sortira tout de même To Samuel A Son en 70, mais le groupe n’existant plus, il ne peut défendre cet album devant le public. Regrettable car cet opus se veut plus pop, les formats sont raccourcis, et le groupe semble plus cohérent que jamais. Moins d’artifice, un disque plus axé sur la guitare, un hybride de pop psyché avec ses réussites (Sticking Wings On Flies) et ses défauts, les mêmes que sur le premier album. Si ce LP ne parvient cependant jamais à décoller réellement, il apparaît plus solide que son prédécesseur, plus ancré dans une démarche pop mélodique. La même année, Ken Hensley, Lee Kerslake, John Glascock et Joe Konas (un revenant !) sortiront un ovni heavy sous l’appellation des Head Machine. Pour ensuite partir fonder les Toe Fat et creuser les sillons d’un rock progressif hardeux. On y reviendra.
  1. PERSONNEL :
Mick Taylor (guitare), Ken Hensley (guitare, claviers, percus, chant), Joe Konas (guitare, chant), Brian Glascock (batterie), John Glascock (basse, chant), Greg Lake (basse).
  1. DISCOGRAPHIE :
  2. ALBUMS :
  1. _ 1968 : Genesis (Label Columbia S(C)X 6286)
  2. _ 1970 : To Samuel A Son (Label Columbia SCX 6372)
  1. SINGLES :
The Gods (Thor, Hermes, Olympus, Mars):
  1. _ 1967 : Come On Down To My Boat Baby/Garage Man (Label Polydor 56168)
The Gods
  1. _ 1968 : Baby's Rich/Somewhere In The Street (Label Columbia DB 8486)
  2. _ 1969 : Hey! Bulldog/Real Love Guaranteed (Label Columbia DB 8544)
  3. _ 1969 : Maria/Long Time, Sad Time, Bad Time (Label Columbia DB 8572)
  1. LIEN :
Myspace

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