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16 mars 2010

Galliard

Il est des groupes inclassables. De ceux qui, enivrés par le monde qui les entoure, explore les genres, les triture, les mélangent pour finalement créer leur propre musique. On imagine que les Galliard sont nés d’une rencontre fortuite entre des musicos qui ont chacun gratté dans leur coin, expérimenté leurs instrus, et écouté pas mal de musique. Que cette rencontre ait donné lieu à l’un des combos les plus éclectiques qu’il soit, fouinant dans les vestiges du passé (le folk traditionnel), s’acoquinant des modes du moment (rock progressif, jazz rock émergent) sans pour autant oublier de s’ouvrir au monde (influence hispanique et indienne). De tout ce bazar d’influences aurait pu en ressortir une musique qui se cherche, sans véritable ligne de conduite. Il n’en est rien.

Deux albums au compteur, Galliard sonne encore étonnement bien de nos jours, bricolant un folk progressif théâtral, où le jazz s’amourache à la pop. Le premier album, Strange Pleasure, porte à merveille son nom. Sorti en 1969, le combo composé de 7 musiciens se lance dans un panel de couleurs et d’influences aussi grandiloquentes qu’intimes. Malgré des morceaux relativement courts (enfin dans la moyenne), le groupe parvient à élaborer des mélodies progressives que vient éructer un saxo free, grande constance tout au long de ces dix morceaux. Un gémissement de ce dernier et place à une déferlante de guitare acide qui part en cavalcade (Children Of the sun, superbe !), une montée orgasmique du sax et le groupe s’épanche sur un long coït au paroxysme trippant (Blood) pour finir sur une débauche progressive exaltante où le groupe débecte un rock nerveux (I Wanna Be Back Home). Le reste oscille entre folk rural et pop urbaine, sans pour autant s’y perdre.

Cette dualité, on la retrouvera également sur le second album, où pas loin de cinq nouveaux musicos viennent s’ajouter à la polyvalence des instrus. New Dawn sort en 70, et creuse les sillons d’une musique éclectique, le sax y prend ses aises, ses interventions s’y font plus longues, mais il se voit renvoyer la balle par une trompette, un trombone, une flûte aventureuse. La basse est également omniprésente, voire quasi funky sur les deux derniers titres, le tout dans un magma sonore qui s’allonge, très proche du jazz rock. Sans doute moins impressionnant que ce Strange Pleasure, avec plus de longueurs aussi. Mais il suffit de se passer ce long délire à la cithare et à la flûte sur Ask For Nothing pour s’envoyer en l’air dans les détritus d’un univers qui n’a plus rien de rural ou d’urbain, mais dans les cieux d’un imaginaire apaisant et fantasmatique.

Le combo se sépare peu de temps après, retrouvant pour la plupart l’anonymat des pochettes de disques (Lyle Jenkins jouera entre autres pour Kevin Ayers et Siverhead, alors que l’on retrouvera Dave Caswell jouant les sessions man pour Ashton Gardner & Dyke, John Entwistle, Leigh Stephens et Kevin Ayers). À noter que la face B de leur single n’apparait pas sur les albums. Au final, un combo détonnant de dualité et d'ingéniosité qui peut en agacer plus d’un. Moi j’adore !

PERSONNEL :

Geoff Brown (chant, guitare), Richard Pannell (guitare, chant), John Smith (soprano, alto saxophone, tenor saxophone, 1968-69), Dave Caswell (trompette, flugelhorn), Leslie Podraza (batterie), Les Marshall (batterie, percussion, chant), Andy Abbott (basse, chant), Lyle Jenkins (soprano, alto saxophone, tenor saxophone, 1969-70), Harold Beckett (trompette, flute), John Hughes (trombone), John Morton (claviers), Tony Roberts (saxophone, flute), Tommy Thomas (percussion).

DISCOGRAPHIE :

ALBUMS :

_ 1969 : Strange Pleasure (Label Deram Nova (S) DN 4 / Côte : 150Euro)

_ 1970 : New Dawn (Label Deram SML 1075 / Côte : 150Euro)

  1. SINGLE :
_ 1970 : I Wrapped Her In Ribbons/Hermit And The Knight (Label Deram DM 306)
  1. LIEN :
Myspace

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