Forum RaveUp60

Forum RaveUp60
Venez nous rejoindre!

23 juil. 2010

Nicky Hopkins

Il n’y a qu’à parcourir sa discothèque et y fouiner les crédits dispersés au verso de vos albums fétiches pour vous rendre compte à quel point Nicky Hopkins fut un musicien important au sein de la scène pop sixties et seventies. Les Who, les Stones, les Kinks, les Move, s’aventurant même dans la scène acid de San Francisco, Jefferson Airplane, Quicksilver Messenger Service, New Riders Of Purple sage, prêtant main-forte à quelques standards de la pop comme RevolutionVillage Green (Kinks) ou le somptueux She’s a rainbow des Stones. (Beatles),

Autant de classiques rock qui ont marqué l’histoire de la pop. Et pour autant, rien ne le prédestinait au rock. De formation classique après avoir torché dès 3 ans les astuces du piano, Nicky se dirige dans un premier temps dans les orchestres de jazz, puis succombe à l’ouragan blues qui agite toute l’Angleterre. C’est sous l’impulsion de Cyril Davies et ses fameux All Stars, l’un des tout premiers combos de blues blanc, que Nicky apprend les arpèges du blues, puis de l’impulsion rock. Le groupe qui connaitra une carrière fulgurante en termes de longévité, fréquente alors le Marquee, sous les yeux d’Alexis Korner, et de petits jeunots pas défraichis, Jagger et Richards.

C’est avec Davies qu’il apparaît pour la première fois sur les crédits d’un disque, en l’occurrence le 45tours Country Line Spécial. Malheureusement, d’une santé très fragile, Nicky Hopkins ne supporte pas le rythme éreintant des tournées, et préfère abandonner assez rapidement la vie de groupe au milieu des années 60. Il propose alors ses services à quelques producteurs, et pas des moindres, Shel Talmy, Andrew Loog Oldham, ou encore Mickey Most.

À l’image de Jimmy Page, Nicky enchaine de 1965 à 67 les séances de studios, enfilant les prestations au sein des Creation, Easybeats, Who ou encore les Kinks et Pretty Things. Mieux, il fait la rencontre des Stones, avec lesquels il collabore sur tous leurs albums, de Between the Buttons à Tatoo You !

En 66, il sort son premier album, Revolutionary piano, dans lequel il reprend quelques classiques tels que Yesterday. Si l’album a un charme certain, et un groove particulier, laissant entrevoir ses influences jazzy, on ne peut que rester sur sa faim tant l’album transparait d’une démonstration technique au détriment d’une humanité auquel Nicky fut pourtant attaché.

Cette première trace discographique sous son nom laisse rapidement sa place au projet dithyrambique de Jeff Beck, qui abandonnant sauvagement les Yardbirds, part fonder LE groupe de heavy rock british. Le Jeff Beck Group fonce alors sur les routes tortueuses du hard rock, à tout berzingue, tête baissée, morveux comme pas deux, défrichant les plates bandes du Led Zep’. De 68 à 69, il fait partie pour l’unique fois du line up d’un groupe révolutionnaire. Mais déjà les tournées harassantes, et les conflits récurrents et houleux entre Beck et Stewart, le démotive totalement, et Nicky préfère abandonner sa position de rock&roll star. Tout a son honneur quand on voit que ce bonhomme a par la suite participé à de nombreux projets, recueillant à chaque fois la sympathie et le respect de ses pairs, tant dans sa faculté à s’adapter qu’à mobiliser autour de ses idées. On l’imagine bien, grand seigneur, dans la tourmente stonienne, au sud de la France, en train d’enregistrer Exile On Main Street, parmi les visions déglinguées s’affaissant devant lui.

Fin 69, il part rejoindre les Quicksilver MS, le temps d’un enregistrement, puis se prend au jeu, rencontre les Jefferson Airplane et la trique Grateful Dead avec lesquels il collabore. En 73, il redescend sur Terre, revient en Angleterre graver son deuxième opus, le classique mais bien fichus autobiographique The Tin Men Was A Dreamer, pour lequel il s’entoure… d’excellents musiciens de studios tels Chris Spedding. Sans aucun doute son meilleur album. Avant de reprendre son boulot de musicos studieux au service des exubérances des autres.

Et quand on vous dit que les années 80 ont tous foutus en l’air, il n’y a qu’à prendre le travail d’Hopkins pour témoignage définitif, obligé de jouer les sessions man pour Iglesias et ses fanfarons variétoches pour subsister. Nicky décède en 94, suite à ses maladies chroniques, mais son nom restera à jamais gravé au dos de ses pochettes cartonnées au charme intemporel.

DISCOGRAPHIE :

ALBUM :

_ 1966 : Revolutionary Piano (LP CBS 62679)

SINGLE :

_ 1966 : Mr. Big/Jenni (Label CBS 202055)

_ 1967 : Mister Pleasant/Nothing As Yet (Label Polydor BM 56175)

_ 1968 : Top Pops No 1 (Medley: Cinderella Rockerfella, Lady Madonna, Congratulations/Part 2) (Label MGM MGM 1419)

LIEN :

Site Officiel

Aucun commentaire: