Hawkwind

Hawkwind, c'est avant tout une communauté, une manière de vivre sa jeunesse, aussi bien sur le plan philosophique que matérielle. Une défonce permanente qui s'acoquine avec une joie de vivre purement rock&roll, d'où le terme de Freak'n'roll qui caractérisera le combo aux changements multiples tout au long de la décennie 70's. Le pire, c'est que le groupe est toujours en activité, qu'il continue à déchainer des foules lors de ses prestations live, rameutant de vieux babas défoncés pour de grandes messes orgiaques d'électricité. Autant vous dire qu'on n’y est pas indifférent...

Un seul album sortira dans l'espace-temps qu'on s'est octroyé, pas forcément le plus révélateur de la musique d'Hawkwind, empreint férocement de rock west coast qui s'effrita de l'autre coté de l'atlantique. Mais déjà la même volonté d'hypnotiser l'auditoire, avec ses relents lancinants de brouillards permanents, ces longues complaintes vaporeuses baladant son spleen sur de jouissives montées orgasmiques. Mais comme on vous l'annonçait, Hawkwind, c'est plus qu'une simple musique...

Le groupe prend ses sources dans l'underground anglais, bien loin des déjà conventionnels groupe de l'UFO. Dans les quartiers de Notting Hill du Londres, déjà connu pour ses disquaires et sa rive gauche londoniennes côtoyant une bourgeoisie réac' et austère. Dave Brock triture déjà la guitare au sein d'un combo psychédélique, The Famous Cure, en 69, avant de faire la rencontre de John Harrison, bassiste de son état, qui improvise énormément autour de l'electronica naissant. De cette amitié naissent de nombreuses rencontres, de Nick Turner (flûte, sax) en passant par Michael Davis (claviers). La communauté de musiciens commence à répéter ensemble, et ils obtiennent un premier contrat pour un concert au All Saints Hall, Notting Hill. Sur le dépourvu, le combo se baptise à la va-vite Group X, et entreprend pour ce premier concert une longue jam délirante de 20mn sur fond du Eight Miles High des Byrds!

Dans la salle, un certain DJ, John Peel, tombe carrément sous le charme du groupe, et entreprend des démarches qui aboutiront auprès de Liberty. Après s'être nommé Hawkwind Zoo, le combo décide de simplifier les choses et d'en rester au patronyme Hawkwind. Un premier LP est donc mis en boite au début de l'année 70, produit par le guitariste des Pretty Things, Dick Taylor, passant quasi inaperçu auprès des critics rock. Pour autant, le combo multiplie les concerts, la plupart gratuits, joués théâtralement sur fond de longues jams délirantes et martelés par une section rythmique tribale. Ils y invitent leurs premières fans, à venir danser ou s'exhiber sur scène, les live prenant la plupart comme tournure un happening déjanté et orgiaque.

On les retrouve au festival de Wight, ou plutôt au contre festival, auprès des Pink Fairies, s'engageant dans la voie du mouvement des Travellers, niquant au passage la génération des Beatnicks et leurs idéalismes à l'eau de rose. Le son se durcira au fil des années, dégainant par la suite un heavy rock tantôt timbré, tantôt saturé, invitant l'auditeur à un long voyage cosmique et totalement stoned. Tout au long des seventies, chaque album d'Hawkwind est une nouvelle expérience, les freaks sont de plus en plus accros, et engendrera des années plus tard nombre de groupes de la scène dite heavy métal. Le freak'n'roll est toujours là....

Lou

PERSONNEL :

Dave Brock (guitare, chant, claviers), Huw Lloyd-Langton (guitare), John Harrison (basse), Dik Mik (claviers), terry Ollis (batterie) et Nik Turner (flûte, saxophone, chant)

DISCOGRAPHIE :

ALBUM :

_ 1970 : Hawkwind (Liberty LBS 83348)

SINGLE :

_ 1970 : Hurry On Sundown/Mirror Of Illusion (Label Liberty LBF 15382)

LIEN :

First Album