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25 nov. 2010

Harrison Georges

C’est en pleine déconfiture beatlesienne, à la sortie d’un Abbey Road malsain quoique génial, que le plus discret des scarabées sortie ses deux albums solo les plus créatifs et déjantés d’une discographie qui le verra arpentait les sentiers de l’hindouisme le plus génial et le plus médiocre, vestige de la philosophie sectariste du Hare Krishna qui émergea à la fin des sixties.

Dans notre subjectivité la plus totale, on écartera l’opportuniste Mc Cartney et le gauchiste mal torché Lennon, sans parler du jet setters à deux balles que fut Ringo Starr. Pour reconnaître un diamant brut en la personne de Georges Harrison. Sans conteste le plus réservé des Beatles, celui qui a eu du mal à supporter ces hordes de groupies et le star-système envahissant. Mais aussi à mon goût le plus créatif et le meilleur musicien des Beatles en solo.

C’est en décembre 68, en marge d’Abbey Road, que Georges Harrison est sollicité pour écrire la bande-son d’un film pop, Wonderwall. Dirigé par le réalisateur Joe Massot, les tractations sont au départ difficiles, mais quand ce dernier promet à Georges de lui laisser la totale maitrise de ce qu’il veut faire, Harrison saute sur l’occasion pour faire enfin entendre son talent de compositeur, trop souvent écarté par la main mise du duo McCartney/Lennon. Il s’entoure de nombreux amis musiciens, dont Éric Clapton et Peter Tork (banjo). Les premières séances se passent dans les coulisses du studio Abbey Road, mais l’album prendra sa vraie couleur dans l’antre d’Emi, où Harrison s’entoure d’excellents musicos indiens jouant du sitar et du tabla.

Wondewall Music sort début 69, et le résultat est grandiose, et pourtant ignoré par la critique qui préférera se branler quelques années plus tard sur les navets pop de Mc Cartney. Incroyable tant la richesse des harmonies et des mélodies laisse supposer le gâchis des années Beatlesiennes. Wonderwall Music est une œuvre à part entière, savante pop qui s’amourache admirablement au folk hindou, delirium de mantra ésotérique et de richesse des arrangements.

Parenthèse fermée, Abbey Road sort dans les bacs, le carton est assuré, et Georges déprime de plus en plus. Entre temps, Zapple Records, la boite de production « avant-gardiste » d’Apple commence à voir le jour, et doit être l’occasion pour les Beatles de prendre un peu d’air via des projets solos. Harrison se saisit de l’occasion et sort en Mai 69 un opus complètement timbré, dominé avant tout par le Moog qu’il utilise à outrance le long de deux longues pièces franchement inécoutables. Si le côté explorateur de nouveaux sons est à mettre à son crédit, Electronic Sound me fait penser au suicide commercial de Metal Music Machine de Lou Reed, en moins déjanté. Enregistré aux States, le disque fait évidemment un bide, mais remis dans son contexte, ce disque est une première et s’inscrit dans les travaux de la musique concrète.

Fin 70, les Beatles ne sont plus, Georges est littéralement cramé par la philosophie Hare Krishna. Seule sortie de secours, l’enregistrement d’un disque. Ou plutôt trois, quand sort le fameux triple album All Things Must Pass. Projet totalement prétentieux ? Ce n’est pas connaître Harrison, qui y met tout son cœur et toute sa créativité pour peut-être le meilleur triple album de la pop music. Toute cette chronique étant d’une totale subjectivité, elle ne saurait être prise pour argent comptant. Cordialement…

Lou

DISCOGRAPHIE :

ALBUMS :

- 1968 : Wondewall Music (Label Apple (S) APCOR 1)

- 1969 : Electronic Sound (Label Zapple ZAPPLE 02)

LIEN :

Dream Scene

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Wondewall Music sort début 69, et le résultat est grandiose, et pourtant ignoré par la critique qui préférera se branler quelques années plus tard sur les navets pop de Mc Cartney.

Je réagis à ce genre de commentaire sur MCCartney. Je pense que tu devrais arrêter la branlette car tu dois être sourd. Un album comme "RAM" mérite du respect !

lou a dit…

Merci pour ta réaction, c'était le but, et la preuve qu'il y a certaines choses intouchables dans le rock. Pourtant, Ram...