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22 janv. 2011

In Crowd, The

Combo forcément légendaire puisque précurseur des fantastiques Tomorrow, les In Crowd tricotèrent au milieu des sixties un R&B musclé et déjà annonciateur des excentricités qui feront les beaux jours de l’UFO et de l’Underground anglais. Issu des Four Plus One, où Keith West fit ses débuts, et face au flop de leur première production, le combo se rebaptise dans l’espoir de ne pas avoir grillé toutes leurs cartes. C’est donc sous le nom des The In Crowd qu’ils montent sur Londres titiller l’espoir d’une reconnaissance au sein du Swingin’ London. Première tentative en 1965, où le groupe signe sur Parlophone pour un simple, sur lequel ils publieront une version correcte de That's How Strong My Love Is d’Otis Redding. A contrario, ils balancent une tuerie de freakbeat sur la face B, l’énorme Things She Says où en moins de deux minutes ils fracassent tous les préceptes du bon garage rock. Un harmonica totalement free, une rythmique tribale et une guitare complètement stoned font de ce morceau l’une des pépites du freakbeat anglais. Mais cette violence ne devait pas être l’apanage du label, suscitant quelques tensions au sein de l’équipe, entrainant le départ du guitariste maison, Lee Jones. Keith West et les siens cherchent donc un nouveau guitariste et portent leur dévolu sur un jeune surdoué officiant au sein des Syndicats, Steve Howe… L’histoire est en marche !

Le combo s’attarde à son second single les mois qui suivent, et pond dans la douleur le très anecdotique single Stop! Wait A Minute/You're On Your Own, où malgré une assise technique évidente et un sens de la mélodie certain, se leurre dans une pop gentillette où les rares fulgurances de Steve Howe font déjà toute la différence. Cependant, cela leur permet d’acquérir un public et d’attirer quelques convoitises. En 66, ils font les premières parties des Who, Hollies et autres Yardbirds, et commencent à être reconnus par leurs pairs. Twink, qui joue alors au sein des Fairies, saute sur l’occasion et insiste auprès de Keith West pour faire partie du groupe.

Personnage autant charismatique que malsain, Twink parvient à raisonner le reste de la troupe qui l’embauche pour le troisième simple. West, Howe, Twink, et l’unique rescapé de Four Plus One, le discret John Wood à la basse…. Le quatuor de légende est constitué. Pour autant, ce troisième simple reste dans les tons de l’époque, développant un beat impeccable sur la face A, Why Must They Criticise, où le chant de Keith West commence enfin à prendre des allures de dandy mal torché. Tout en ne reniant pas les influences soul des débuts avec le classieux I Don’t Mind. On approche cependant de 67, les drogues circulent plus facilement, Hendrix commence à faire parler de lui, et l’underground anglais se met en place.

Le combo, influencé sans aucun doute par les relations douteuses de Twink, plonge dans les joies du hippisme, et les possibilités harmoniques du rock psychédélique, en délaissant progressivement leurs penchants pour le R&B. Une démo est mise en boite, dont ce morceau furieusement annonciateur de la comète Tomorrow, Finger Poppie, qui sur une rythmique rapide explore déjà les chemins tortueux du psyché anglais. Conscient de leur nouveau potentiel, le quatuor décide de quitter l’aventure des In Crowd, se rebaptise une nouvelle fois, écume les salles underground, et ira graver l’un des cinq meilleurs albums anglais de l’année 67 au sein des Tomorrow. Vivement le prochain chapitre !

Lou

PERSONNEL :

Keith West (chant), John Wood (guitare, basse), Simon Alcot (basse), Les Jones (guitare), Ken Lawrence (batterie), Steve Howe (guitare), Twink (batterie)

DISCOGRAPHIE :

_ 1965 : That's How Strong My Love Is/Things She Says (SP Parlophone R 5276)

_ 1965 : Stop! Wait A Minute/You're On Your Own (SP Parlophone R 5328)

_ 1966 : Why Must They Criticise/I Don't Mind (SP Parlophone R 5364)

LIEN :

Things She Says

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