Auteur d’un unique album sous la houlette du guitariste Mick
Wayne (ayant joué au sein des Outsiders, l’un des premiers combos de Jimmy
Page), les Junior’s Eyes se sont surtout fait connaître pour avoir joué un
temps avec Bowie en 69 avant de pouvoir poursuivre par l’enregistrement d’un
LP. C’est donc courant 68, après des aventures au sein des Bunch Of Fives et
The Tickle, que Wayne s’entoure du batteur John Carr et de l’ex Graham Bond
Organisation John Lodge à la basse. Quelques semaines plus tard, ils
enregistrent leur premier single avec l’aide de Rick Wakeman aux claviers et du
producteur Tony Visconti. Tout s’enchaine donc très vite, Graham Kelly les
rejoint au chant ainsi que l’organiste John Redfern.
Tony Visconti les recommande alors à David Bowie, et le
combo participe au fameux enregistrement de son ultime tube, Space Oddity, ce
qui leurs ouvrent les portes des studios. Ils y travaillent et en sortent
Battersea Power Station, disque à la saveur rock&rollienne. Bien loin des
délires psycho-progressif, Mick Wayne et sa bande triture une dizaine de
morceau totalement jouissif, et techniquement parfait. La facilité mélodique
qui s’en dégage est évidente, la diversité des harmonies et les nombreuses
cassures de rythmes donnant au disque une coloration unique et particulière,
dont plusieurs écoutes semblent nécessaires afin d’apprécier à sa juste valeur
cette galette qui ne ressemble à aucune autre.
La première face enchaîne les morceaux à la perfection,
donnant cet esprit d’unité progressive, là où la seconde envoie quelques blues
déstructurés particulièrement excitant. Wayne à la gratte y est à son avantage,
étalant une large palette de gamme, et un talent injustement méconnu. Souvent
comparé au T-Rex de Marc Bolan, dans l’approche musicale, Battersea Power
Station fais partie de ces disques naviguant entre les courants, entremêlant
avec efficacité psychédélisme et approche progressive simpliste, et du même
coup, représente un exemple parfait du rock anglais de cette année 69, qui
ouvrira les vannes aux longs morceaux structurés et à l’émergence du glam rock,
putain pop délurée et au combien fantasmant ! La relative indifférence des
médias aura raison de la brève existence du combo, même si il ne faut pas
négliger l’instabilité d’un Mick Wayne qui s’en ira triturer avec James Taylor,
alors que l’on retrouvera John Lodge avec Twink dans le fabuleux Twink Pink. A noter pour les chineurs français l'existence de deux 45tours (le premier, photo ci jointe, malheureusement sans photo du groupe!).
PERSONNEL :
Mick Wayne (guitare, chant), Tim Renwick (guitare), John Cambridge (batterie), Steve Chapman (batterie), Grom Kelly (chant), John Lodge (basse), John Redfern (orgue)
DISCOGRAPHIE :
ALBUM :
_ 1969 : Battersea Power Station (Label Regal Zonophone SLRZ 1008)
SINGLES :
_ 1969 : Mister Golden Trumpet Player/Black Snake (Label Regal Zonophone RZ 3009)
_ 1969 : Woman Love/Circus Days (Label Regal Zonophone RZ 3018)
_ 1969 : Sink Or Swim/Star Child (Label Regal Zonophone RZ 3023)
LIEN :
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