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1 avr. 2008

Burdon Eric and The Animals

Comme les plus observateurs n’auront pas manqué de le noter, l’absence des Animals chez Rave Up, est une injustice flagrante. Soit, mais aussi parfaitement délibérée, puisque nous avons décidé de tout fédérer sous la large bannière d’Éric Burdon. Dans le même ordre d’idée, Tyranosaurus Rex passera au compte de Marc Bolan. Tout simplement parce que la personnalité de ces types-là est tellement particulière, qu’il serait bien vain de chercher à les limiter.

Alors, les bons vieux Animals tout le monde les connaît, compilés, recompilés, House Of The Rising Sun dans les classiques de la FM (si vous me parlez de la version Française, je vais piquer une crise) pour des millions de gens, l’histoire s’arrête la. Entendez, les personnes pour qui la musique passe d’une oreille à l’autre, sans heurts, sans mémoire, et sans saveur.

Il se trouve que quand la première mouture a éclaté, Burdon est parti vivre sur la Côte Ouest des États-Unis, pour y embrasser la philosophie des hippies. Et que, musicalement, le format a radicalement changé. Passant du blues enfumé au psychédélisme grinçant, pour quatre albums. Fermons les yeux sur Every One Of Us (d’ailleurs uniquement sorti en Amérique) complètement raté, glissons sur Love Is, bien ennuyeux (quel besoin de massacrer un des plus beaux morceaux des Bee Gees) et concentrons-nous sur deux pièces majeures du rock anglais. Vous m’avez compris, Winds Of Change et son frére The Twain Shall Meet .

Ce qui fait tout de suite la différence avec les copains britanniques, c’est la dimension sociale que Burdon arrive à insuffler, dans une telle musique de défonce. Pas d’hédonisme béat, de visions lysergiques, non du brut et du réel, même si parfois un peu naïf. En tout cas on est bien loin de Jagger prenant, faute de mieux, le petit train psyché.

Le son ensuite. À la console Tom Wilson (Zappa, Simon And Garfunkel, Dylan, Velvet Underground) et l’ingénieur du son Val Valentin. Du coup, les arrangements crépitent, et la voix peut rugir autant qu’elle veut, jamais étouffée par les limitations techniques.

Et puis les chansons, quand même, Burdon dans ses grands classiques, inspirés, lyriques, pas complexés devant la concurrence. Ma préférée ? Orange And Red Beams belle balade poignante, qui vous tatoue le front, tellement son cœur cogne fort. Mais il y en a bien d’autres. Comme cette reprise du Paint It Black des Stones, à renvoyer l’original chez la manucure, sans ménagements.

Chaque personne trouve son accomplissement un jour ou l’autre. Après ce tour de force, l’homme pouvait aller se frotter à la grosse machine à funk de War (ce qu’il a très bien fait). Mais une fois, une seule et unique fois, il a retrouvé cet état de grâce. C’était bien plus tard, en 1975, pour l’album Sun Secrets, longtemps après l’été des fleurs.

Laurent M.

PERSONNEL : Eric Burdon (chant), Barry Jenkins (batterie), John Weider (guitare, 1966-68), Danny McCulloch (basse), Tom Parker (orgue), Vic Briggs (guitare, 1967-68), Georges Bruno (claviers), Andy Somers (guitare, 1968-69)

DISCOGRAPHIE : SP

_ 1966 : Mama Told Me Not To Come/ See See Rider (Decca F 12502)

_ 1966 : Help Me Girl / See See Rider (Decca F 12502)

_ 1967 : When I Was Young / A Girl Named Sandoz (MGM 1340)

_ 1967 : Good Times / Ain’t That So (MGM 1344)

_ 1967 : San Franciscan Nights / Gratefully Dead. (MGM 1359)

_ 1967 : Sky Pilots (Part 1 et 2). (MGM 1373)

_ 1968 : Monterey / Anything (MGM 1412)

_ 1968 : Ring Of Fire / I’m An Animal (MGM 1461)

_ 1969 : River Deep Moutain High / Help Me Girl (MGM 1481)

ALBUM

_ 1967 : Winds Of Change (MGM CS 8052)

_ 1968 : The Twain Shall Meet (MGM CS 8074)

_ 1968 : Every One Of US (MGM SE 4553)

_ 1968 : Love Is (MGM 2345 006/7)

LIEN : The Twain Shall Meet

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