Les Detours étaient un de ces groupes anonymes, qui écumaient les pubs de leur banlieue (Shepherd’s Bush) avec un répertoire de bric et de broc. Allant jusqu’à interpréter du Dixieland et de la country music. Roger Daltrey, ouvrier métallurgiste, était le soliste (et prenait parfois le trombone) Pete Townshend, étudiant en design, se cantonnait à la guitare rythmique, John Entwistle, employée aux impôts, tenait la basse, tout en jouant aussi de la trompette.
Le batteur se nommait Doug Sanden, avait trente-cinq ans et des lunettes. La formation était complétée par deux chanteurs. Jusqu’à cette première partie de Johny Kidd, où Daltrey (alors leader incontesté, plus par sa violence que par ses talents de guitariste) ne décida de se bombarder seul et unique vocaliste. Entre autres parce que les nanas courent toujours après le gars qui est devant le groupe.
Jusqu’à ce concert à Greenford, ou un cintré du nom de Keith Moon (paraît-il en rouge des cheveux à la pointe des chaussures) vint rudement virer Doug Sanden de sa place. En fracassant la batterie au passage. Pour une étude plus approfondie de ce vrai cas pathologique qu’était Moon, on lira d’ailleurs avec intérêt L’Héritage du Rock de Daniel Lesueur.
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