S’extirper d’une machine pop comme les Kinks n’est sans doute pas chose aisée. Encore moins quand son frangin, bourré de talent également, fait l’unanimité de la presse rock et des mélomanes, confinant le reste du groupe à un certain anonymat. Et pourtant, Dave Davies fut le premier à tenter sa chance en solo, désireux de s’émanciper et d’étaler son talent autrement.
Né le 03.02.47 à Muswell Hill, dans la banlieue londonienne, c’est avec son frère, encore et toujours, qu’il se fait connaître au sein des Ravens, groupe de R&B où il tient la guitare. Puis il obtient le succès que vous savez au sein des mirifiques Kinks, toujours dans l’ombre de son frère, Ray, plus ténébreux, chanteur et compositeur du groupe. Les relations entre les deux hommes sont ombrageuses, mais le groupe parvient à subsister, voguant de tubes en hit, se tapant même le luxe de survivre aux 70’s et 80’s.
Rendons à Dave dans un premier temps ce qui lui appartient. Et ce n’est pas rien : le solo de You really got me ! On ne tergiversera pas sur la possible paternité du fameux riff que des légendes tenaces accordent à Jimmy Page, le Arsène Lupin du rock… Dave Davies fut bien celui qui développa ce son saturé des premiers Kinks, et l’histoire veut que le riff de You really got me fut obtenu grâce à un coup de couteau planté dans le haut parleur de son ampli !
Revenons à la carrière solo de Dave donc. Qui commence en 67 par une reconnaissance internationale, avec le très touchant Death of a clown, écrit, ironie de l’histoire, par son frère et produit par Shel Talmy. Le titre se classe 3é des charts, et démontre le talent de Dave aux yeux du grand public. Dans la foulée, Dave sort un second 45t, s’immisçant dans une pop finalement proche de celle des Kinks, en tout point remarquable et somptueusement arrangé.
La carrière solo de Dave est plutôt bien accueillie, et ne porte pas préjudice au succès des Kinks, qui dans le même temps continue d’engendrer une armada de tubes ! Malheureusement pour Dave, l’emploi du temps du groupe est tel que celui-ci l’empêche de se pencher sur un véritable album solo.
Qu’importe, Dave continuera à sortir un single les deux années suivantes, dont le somptueux Creeping Jean dans lequel on retrouve le fameux son saturé de sa guitare des débuts kinksiens. Ce dernier morceau, face B de son ultime single sixties, est une vraie perle de pop psyché, et confirme à qui veut l’entendre, que l’influence de Dave sur la musique des Kinks fut sans doute plus cruciale que ce que l’on imagine.
Tout ce matériel se retrouve sur une compilation qui porte magnifiquement son nom, The Album That Never Was, où l’on vous conseillera la version japonaise et sa pléiade de bonus franchement incroyable. Pour les amateurs de EP français, il existe un pressage Pye compilant le premier single de Dave en face A avec deux autres titres des Kinks écrits par Dave lui-même, Funny Face/You’re looking fine !
DISCOGRAPHIE :
EP :
_ 1967 : Death Of A Clown +3 (label Pye PNV 24196 / Côte : 60Euros)
_ 1968 : Dave Davies Hits (Label Pye NEP 24289)
SINGLE :
_ 1967 : Death Of A Clown/Love Me Till The Sun Shines (Label Pye 7N 17356)
_ 1967 : Susannah's Still Alive/Funny Face (Label Pye 7N 17429)
_ 1968 : Lincoln County/There's No Life Without Love (Label Pye 7N 17514)
_ 1969 : Hold My Hand/Creeping Jean (Label Pye 7N 17678)
LIEN :
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