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28 nov. 2008

Episode Six

Démystifions de suite l’histoire. Les Episode Six ne sont en rien les précurseurs du Deep Purple, Roger Glover et Ian Gillian n’étant pas membres fondateurs de la machine mauve pompeusement lyrique. Non. Les Episode Six ne sont d’ailleurs qu’un groupe pop honnête, mais sans génie qui traversa les sixties dans une certaine indifférence, malgré quelques coups d’éclat bien sentis. Une fois détruits ces slogans tapageurs des dernières rééditions Cd, passons aux choses sérieuses.

Le groupe se forme sur les cendres de deux combos qui agitaient les soirées étudiantes à la School Grammar County, les Madisons (avec Glover, Lander et Shields) et les Lightnings (les Carter-Dimmocks et Andy Ross). Dérouté par les études, le groupe décide de vivre de sa musique et dès 63 ils obtiennent un contrat de 4 semaines dans un club de Francfort dans lequel ils jouent de nombreuses ballades pop bien dans le style de l’époque.

À la sortie de ce contrat, Andy Ross quitte le groupe, désireux de fonder une famille, et c’est Ian Gillian qui le remplace. De tournée en club, le groupe se voit signer son premier contrat en 65, Pye leur offrant la chance de graver leur musique sur la cire. Leurs trois premiers singles correspondent à leur première période, celle de la pop mièvre et franchement anecdotique. À titre d’exemple, leur reprise beatlesienne, here, there and everywhere, n’apporte rien de bien neuf.

Le groupe patine en cette année 66, n’accrochant que très peu les mélomanes, et effritant la confiance que leur label avait placée en eux. Un EP sortira la même année en France, reprenant le second et troisième single du groupe, sans succès et jolie pièce de collection de nos jours ! Le groupe se perd même dans une reprise de notre Aznavour national, déroutant alors les rares fans du combo.

Les Episode Six décident alors de passer la fin de l’année 66 à Beyrouth, voyage duquel ils ramèneront un penchant net pour les sonorités orientales. Que l’on retrouvera sur leur 5ème SP, le magnifique love hate revenge, baigné dans une atmosphère West Coast, et indiscutablement le meilleur de leurs 45 tours. Ce titre restera longtemps une obscurité du psyché anglais avant qu’on le retrouve aujourd’hui abondamment dans les compilations du genre.

Le groupe est alors au sommet de sa carrière, et le single suivant démontre une certaine maturité. La reprise du Morning Dew de Tim Hardin est de qualité sans être sensationnel, sonnant comme un groupe de la baie de Frisco. Mais les Episode Six n’accrochent toujours pas le wagon du succès et Shields quitte le groupe, remplacé par John Kerrison.

À la recherche du hit, les Episode Six se pourvoiront sur les singles suivants dans une pop sans âme, si bien que fin 67, Pye lâche le groupe, alors en plein questionnement. Signant un bref deal avec le label MGM, destiné au marché américain qui se soldera d’un nouvel échec, le groupe est sur le point d’imploser. Ian Gillian s’impose alors comme le principal compositeur, et décide de laisser libre cours à ses fantasques délires inspirés du classicisme. Le groupe change à nouveau de label, signant sur Chapter One pour deux singles et un album.

La démarche artistique évolue, et les Episode Six se dirigent vers un rock progressif des plus grandiloquents, représenté à merveille par ce Mozart vs the rest, où la légendaire modestie d’Ian Gillian est à son apogée. Néanmoins, le groupe développe un nouveau son, tout de prouesse technique, et potentiellement commerciale. Alors que le groupe doit rentrer en studio en 69 pour enregistrer enfin son premier opus, R.Blackmore et ses Deep Purple font appel avec insistance à Ian Gillian pour devenir leur nouveau chanteur.

La proposition, alléchante, sera acceptée par Ian qui abandonne ses compères désabusés, au moment où la carrière des Episode Six aurait pu décoller. La suite, vous la connaissez.

PERSONNEL :

Ian Gillian (chant), Roger Glover (basse), Andy Ross (chant), Tony Lander (guitare), Graham Carter-Dimmock (guitare, chant), Sheila Carter-Dimmock (chant, orgue), Harvey Shields (batterie), John Kerrison (batterie)

DISCOGRAPHIE :

  1. EP :

_ 1966 : Here, There and Every Where (Label Pye PNV 24175, pressage français / Côte : 300Euro)

Single :

  1. _ 1966 : Put Yourself In My Place/That's All I Want (Label Pye 7N 17018)
  2. _ 1966 : I Hear Trumpets Blow/True Love Is Funny That Way (Label Pye 7N 17110)
  3. _ 1966 : Here, There and Everywhere/Mighty Morris Ten (Label Pye 7N 17147)
  4. _ 1966 : I Will Warm Your Heart/Incense (Label Pye 7N 17194)
  5. _ 1967 : Love, Hate, Revenge/Baby Baby Baby (Label Pye 7N 17244)
  6. _ 1967 : Morning Dew/Sunshine Girl (Label Pye 7N 17330)
  7. _ 1967 : I Won't Hurt You/U.F.O. (Label Pye 7N 17371)
  8. _ 1967 : I Can See Through You/When I Fall In Love (Label Pye 7N 17376)
  9. _ 1968 : Little One/Wide Smiles (Label MGM 1409)
  10. _ 1968 : Lucky Sunday/Mr. Universe (Label Chapter One CH 103)
  11. _ 1969 : Mozart vs. The Rest/Jak D'Or (Label Chapter One CH 104)

LIEN :

Myspace

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