L'histoire des Fire débute en 1966, dans la région du Middlesex (Hounslow), sous le nom des Friday's Child. Cherchant à tout prix à réaliser leurs rêves d'ado mal torché, David Lambert et ses compères Dick Dufall et Bob Voice contactent plusieurs maisons de disques dans l'espoir de graver leurs premiers 45t. Impressionné par leurs démos, Decca les signe en 1967 avec dans les bagages une signature pour deux simples. Dans le même temps, le groupe est en pourparler avec Mike Berry, à la tête d'Apple Records. Fin 67, leur premier single Father's Name Is Dad / Treacle Toffee World est dans la boite. La face A est alors une petite perle de pop destiné à grimper très vite dans les charts, dominée par le son du Swinging London. Avec son refrain tournoyant et ses breaks électriques au beat parfait, Decca détient un nouveau tube… qu'ils ne sortiront que plusieurs mois plus tard, en 68, avant de le retirer du marché une semaine plus tard !
Paul McCartney, enchanté à l'écoute de ce premier simple, leur propose de bosser avec eux, et de réenregistrer cette face A, doublant les guitares de David Lambert. Mais Decca s'oppose à ressortir de nouveau le simple. Les mois qui suivent sont difficiles pour le groupe. Leur maison de disque refuse de nombreuses démos, jugées peu rentables. Finalement, cette dernière leur impose une composition signée Mike Berry, que le groupe accepte d'enregistrer en vertu du contrat qui les lie. Round The Gum Tree/ Toothie Ruthie est un fiasco, et le groupe refuse de jouer ces deux titres en concerts. Ce qui leur coutera finalement leur place.
Débarrassé des contraintes de rentabilité de Decca, le groupe est récupéré par le label Pye à la fin de l'année 68, et laisse le groupe bricoler ses propres compositions. Libéré artistiquement,et accompagné de Dave Cousins au banjo (Strawbs) et du guitariste Paul Brett (Elmer Gantry's Velvet Opera,) le groupe pond alors une petite merveille de pop psychédélique, en janvier 70, sur la base d'un concept-album totalement délirant et digne de l'univers déjanté de Lewis Carroll. Racontant les aventures d'un cordonnier et de sa paire de chaussures magiques, le groupe s'adonne aux plus belles fantaisies mélodiques, triturant leurs morceaux dans toutes les directions, explosant les carcans pop pour étirer leur univers vers des contrées bucoliques et psychédéliques (Tell You A Story et son final hypnotisant), accouchant de multiples comptines illusoires et innocentes (Magic Shoes, Only a Dream). On regrettera tout juste les intermèdes narrés, pour se concentrer sur ses envolées électriques épousant à merveille les délires fantastiques du combo (Flies Like A Bird), avant de s'amouracher de ce petit bijou larmoyant qu'est Shoemaker, final mélancolique à la démesure de cet album.
Faute de promotion, le groupe passe encore à côté du succès. Les Fire splittent quelques semaines plus tard, leur rêve de gosse en bandoulière. On retrouvera Dick et Bob au sein de l'épisodique Paul Brett's Sage. David Lambert, quant à lui, se retrouvera à jouer les Sessions Man, enregistrant quelques parties pour les Strawbs de Rick Wakeman. Lui qui aurait dû toucher les sommets de la pop anglaise avec son Father's Name Is Dad. Ainsi va le monde de la pop music...
- PERSONNEL :
- DISCOGRAPHIE :
- ALBUM :
- SINGLE :
- _ 1968 : Father's Name Is Dad/Treacle Toffee World (Label Decca F 12753)
- _ 1968 : Round The Gum Tree/Toothie Ruthie (Label Decca F 12856)
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