La religion peut sévèrement vous taper sur le citron, attention à l’abus d’hosties. Surtout avec un peu d’acide dessus. C’est à peu près ce que nous démontre Simon Finn dans son Pass The Distance sorti en 1970 sur Mushroom Records. Micro label dirigé par le producteur Vic Keary, dont les albums, gravement anti commerciaux, sont très rares aujourd’hui (Magic Carpet, Second Hand). Alors Simon Finn, où l’archétype du gars conscient de la pourriture rampante de ce monde, mais toujours à espérer qu’un prophète nous tire de la boue où nous baignons. Tels des hippopotames se roulant dans le lucre, sans avoir conscience d’occulter notre futur spirituel, et la couleur de notre âme. Sans vouloir (sans être capable de ?) voir le démon, qui ricane derrière le rideau consumériste et hédoniste. Musicalement, tout ceci se traduit en un excellent folk acide, tout juste assez décalé pour refléter les souffrances internes du damné en puissance, pas empêché de vivre, mais suffisamment torturé pour se taper la tête contre une église, dés qu’il a cinq minutes. Sans adhérer à la secte des bigots, la curiosité est quand même de mise. Tout bien pensé, une sorte de Jérome Bosch, sans les pinceaux, mais avec une guitare. Voir le long et épique Jérusalem flippant et flippé comme Belzébuth dans un bénitier. Ou la crucifixion de Jésus, revu et corrigé façon bad trip. Simon Finn devait avoir des ancêtres croisés, ou il a loupé sa vocation de diacre. En tout cas, son album est à utiliser avec précaution, bien qu’il ait fort bien vieilli. La pochette vaut qu’on s’y arrête cinq minutes, deux personnages un peu grotesques, perdus dans un univers qui se résume à une perspective si vide…On a compris Simon, repose ta bible.
Laurent M.
PERSONNEL :
Simon Finn (chant, guitare, percussions), David Toop (guitare, mandoline, basse, flûte, violons et claviers), Ken Elliot (orgue), Paul Burwell (percussions)
DISCOGRAPHIE :
_ 1970 : Pass The Distance (Label Mushroom 100 MR 2 / Côte : 300Euro)
LIEN :
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