Lorsque l’on a été le chanteur des fulgurants, mais explosifs Sorrows, déjà on en impose. Que l’on est établi derrière une somptueuse carrière solo, distillant des pépites pop à la face d’une Angleterre conservatrice, respect. Mais quand en plus on est capable d’écrire et de hurler de tels hymnes comme Belfast Boy, en conservant suffisamment de dignité, alors, il vous reste plus qu’une chose à faire. Ranger sa gratte, ses compos d’ado tourmenté, partir à la recherche des singles du monsieur, s’enfiler quelques Jack Daniel’s pour la voix, et psalmodier ce hurleur fou sous la douche !
OK, Belfast Boy est sorti à la gloire de George Best en 1972, et dépasse notre espace-temps. OK OK revenons à nos moutons. En 1966, les Sorrows obtiennent un hit mérité avec leur Take A HeartIndian Reservation, blues d’un certain John Loudermilk sorti des catacombes, qui donnera le nom à l’album, fait un carton dans le monde entier, même en France. Tout, sauf en Angleterre où incroyablement le single ne décolle pas. dévastateur. Les contrats se multiplient, les gigs aussi, la poule aux œufs d’or est pressée de toute part, et finalement doit les emmener le long d’une tournée marathon en Italie. Las de ces considérations du showbiz, Don Fardon laisse partir le groupe se faire oublier aux pays des spaghettis, et croit en un revival du rock & roll pur et dur. Il retrouve alors Miki Dallon, producteur des débuts, et travaille sur un projet solo qui sortira en 68. Le simple
Entouré d’un groupe au groove impeccable, Don donne alors une leçon de chant à toutes ces mignardises pop dont l’Angleterre portera en triomphe (on pense notamment à Dave Dee et son groupe ridicule) cette même année 67. Sorti d’une caverne au doux relent du malt, Fardon pose ses textes avec une incroyable retenue tout en se permettant quelques écarts frissonnants, mais maitrisés à la perfection. Si le succès commercial n’est pas au rendez-vous, les concerts donnés par son Soul Machine acquièrent une réputation de feu.
Le simple Indian Reservation ressort l’année suivante au Royaume-Uni qui redécouvre alors cette petite perle, ce qui permet au groupe de continuer à enregistrer, et à creuser dans une soul électrique. Son troisième simple, Good’ Lovin, démontre un groupe qui swingue dans tous les sens, la voix de Don Fardon en contrepoint. Sunshine Woman, face B du single français, est une très belle pop dominée par une ligne de basse hypnotique et sautillante. S’en suivra deux albums en 1970 sur le label Youngblood, inconstant certes, mais où la voix de Don s’époumone encore à merveille.
Puis viendra finalement la consécration en 1972 d’une Angleterre avide de ses héros footballistiques, on y revient, avec ce Belfast Boy technoïde avec comme seul rattachement cette voix si chaude qui vous enlace de ses raclements. Franchement pas grand-chose à jeter. On vous aura prévenu !
DISCOGRAPHIE :
ALBUMS :
_ 1968 : Lament Of The Cherokee Indian (Label GNP 2044)
_ 1970 : I've Paid My Dues (Label Youngblood SYB 4)
_ 1970 : Released (Label Youngblood SSYB 13)
EP's:
_ 1967 : The Letter (Label Vogue EPL 8583 Pressage Français / Côte : 50Euro)
SINGLES :
_ 1967 : (The Lament Of The Cherokee) Indian Reservation/Dreamin' Room (Label Pye International 7N 25437)
_ 1967 : The letter / Day Tripper (Label Vogue, pressage français)
_ 1968 : Treat Her Right / Goodbye (Label Hit On HT 300157)
_ 1969 : We Can Make It Together/Coming On Strong (Label Pye International 7N 25483)
_ 1969 : Good Lovin'/Ruby's Picture On My Wall (Label Pye International 7N 25486)
_ 1969 : I'm Alive / Keep on Loving Me (Label Youngblood YB 1003)
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