Soyons honnêtes de suite, les Famous Jug Band ne font pas partie du gratin du folk anglais, et ce, pour au moins deux raisons. La première, la plus évidente, tient au faite que le groupe n’a jamais sorti LA chanson, de celle qui vous fait fantasmer et vous pousse à reposer l’aiguille du diamant sur les mêmes sillons une quantité de fois non négligeable. La seconde, en corrélation avec la première, est que les Famous Jug Band sont un chouette groupe folk, de bons élèves en somme, mais ne parvenant jamais à s’immiscer dans les abymes de la pureté. Techniquement, pas grand-chose à redire, le groupe parvenant à varier les atmosphères, entre folk rock, bluegrass et arrangements traditionnels vaguement acides. Mais à l’écoute de leurs deux opus, point de sublimation, des harmonies vocales agréables qui ne parviennent cependant pas à décoller. Dommage serait on tenté de dire.
Le groupe se forme en 1967, sous l’impulsion de Clive Palmer (membre originel de l’Incredible String Band) et d’Henry Bartlett, qui ont une vision toute particulière du folk, s’engageant alors dans des reprises théâtrales où l’ironie fait bon ménage. S’entourant de la superbe voix de Jill Johnson et du chanteur guitariste Pete Berryman, les Famous Jug Band produisent alors un folk traditionnel, inspiré du blues et de la musique acoustique. Un premier album voit le jour en 1969, Sunshine Possibilities, qui n’a certes rien d’original, mais qui laisse entrevoir un fort potentiel. On retiendra surtout The Main Thing, et son jeu de corde empli de mélancolie.
Un an plus tard, le groupe compose son second album, toujours sans artifice, au plus proche du folk naturel. Chameleon sort en 1970, où l’on retrouve les composantes du premier, mais la richesse des harmonies en moins. Album plus fade, faiblesse des compositions ne mettant pas assez en avant les possibilités de Jill, Chameleon se laisse moins facilement digérer, et sur la longue ennuie passablement. Le groupe se séparera quelques mois plus tard dans une douce indifférence.
Quelques quarante années plus tard, l’écoute de ces deux galettes ne revête qu’un caractère historique d’une scène folk anglaise alors proche de ses racines, mais n’hésitant pas à s’ouvrir aux frontières du pop. Avec plus ou moins de réussite. En attendant, la découverte d’un groupe comme Pierre de Grenoble (préMalicorne), aux arrangements travaillés et aux compositions originales, ranimera notre petite flamme folky, avec un certain chauvinisme avoué (et toc, dans la face des britons !... Depuis le temps que je voulais la placer celle-là !)
PERSONNEL :
Jill Johnson (chant, guitare), Clive Palmer (chant, guitare), Pete Berryman (chant, guitare) et Henry Bartlett (chant, percussions)
DISCOGRAPHIE :
ALBUMS :
_ 1969 : Sunshine Possibilities (Label Liberty LBS 83263)
_ 1970 : Chameleon (Label Liberty LBS 83355)
SINGLE :
_ 1969 : The Only Friend I Own/A Leaf Must Fall (Label Liberty LBF 15224)
LIEN :
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