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16 févr. 2010

Gentle Giant

Loin de moi de vouloir résumer la carrière des Gentle Giant avec cet album éponyme sorti en 70, et qui rentre pile poile dans notre espace-temps. Mais force est de reconnaître que ce premier opus est loin, bien loin derrière les extravagances des Simon Dupree & The Big Sound dont on a déjà parlé. Et la preuve une nouvelle fois que l'on peut regretter l'innocence du rock des sixties, celui des seventies étant malheureusement celui de l'âge adulte et de ses contradictions.

C'est donc sur les cendres des Big Sounds que se forme le nouveau combo autour des frangins Shulman (le trio Derek, Ray et Phil) et du batteur Martin Smith. Malgré un succès indéniable avec Kites, imposé par leur précédent manager, les frères Shulman souhaitent retrouver leur indépendance, et donner plus d'ampleur à leurs idées progressistes. Ils s'adjoignent fin 69 les services du claviériste Kerry Minnear et du guitariste Gary Green, et signent un contrat avec le manager Gerry Bron (la petite histoire veut d'ailleurs que le nom du groupe fût suggéré par l'une des secrétaires de Gerry). Après quelques tournées au début de l'année 70, dont une première partie d'un certain Jimi Hendrix, et d'une participation au Festival Jazz de Monterrey, le groupe s'adjoint les services de Tony Visconti, connu pour ses productions Bowiesque !

Les Gentle Giant rentrent alors en studio pour y graver leur premier opus sur le mythique label Vertigo. Et jettent les bases d'un rock progressif original, parfois pompeux, à la limite du subliminal comme proche des pires sacrifices que le courant prog put faire à la pop mondaine. Difficile d'accroche par ces incessantes cassures de rythmes qui polluent tous les titres de l'album, le disque s'apprivoise avec le temps pour ceux qui souhaiteront lire entre les complexités mélodiques que les frangins Shulman bricolent. Teintés de délires genesien (Giant) et de surcouches jazzy (voire le délicat et incohérent Isn't it quiet & cold qui s'enrayent dans un mélange des genres empruntant autant au cabaret qu'au sempiternel et ennuyeux solo de batterie qui n'a rien à foutre ici !), le disque parvient à s'extirper de ce fouillis sonore le temps d'un excellent break lyrique (le futur classique Funny Ways) ou via le swinguant technoïde Alucard et ses sons tirés des machines électroniques, tout en saturation.

Gentle Giant (1970) marque le début d'une saga qui s'arrêtera à l'orée des années 80, le groupe traversant les seventies et les genres, s'engonçant même dans une tentative de disco pop à leurs toutes fins. Mais gravant deux petits bijoux progressifs en 72 avec Three Friends et Octopus, qui marquèrent à jamais la musique progressive. Si ce premier opus vous déconcerte, un conseil, n'abandonnez pas et procurez-vous ces deux derniers disques suscités, où le combo parvient à simplifier leurs démarches. Sans toutefois parvenir à l'unité mélodique et limpide d'un King Crimson.

PERSONNEL :

Derek Shulman (chant, guitare, basse), Phil Shulman (saxo), Ray Shulman (chant), Martin Smith (batterie), Kerry Minnear (claviers) et Gary Green (guitare)

DISCOGRAPHIE (1970) :

_ 1970 : Gentle Giant (LP Vertigo 6360 020)

LIEN :

Alucard

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