Si les albums de Black exploitation sont courants au grès des années 70, il n’en va pas de même du courant progressif qui sévissait au début des seventies en Angleterre. Prétexte à de longues plages démonstratives, Genesis, ELP et consorts ont immergé le marché du disque de leurs prétentions techniques et ésotériques. Néanmoins, le prog a eu ses lettres de noblesse, et il n’est pas rare de tomber, en fouinant sur ses vieilleries fardées de rides, sur de véritables petits bijoux conjuguant l’émotion et la splendeur d’une montée orgasmique. Mais là n’est pas encore mon propos. Hungry Wolf n’est pas un groupe de rock progressif, il n’est même pas d’ailleurs un groupe, mais un collectif de musiciens de studios réunis autour de leur amour pour leurs instruments, leurs musiques, aussi diverses que le nombre de participants sur cette galette.
Construit le long d’une gigantesque jam en studio, les membres d’Hungry Wolf balance un rock progressif aux influences jazzy évidentes, où le swing naturel s’échappe de ses musiciens sur des rythmes parfois funky, voire franchement rock, tout en conservant une certaine fraicheur dans la construction de leurs morceaux. On y dénote évidemment quelques longueurs, mais les moments de franche réussite remportent le dessus, et ce collage d’influences entre jazz, rock et heavy, ponctué de nombreuses cassures de rythmes rend l’opus attachant. On retrouvera certains des musicos au sein des Ugly Custard et Rumplestiltskin, deux groupes au demeurant excellents.
Projet que l’on pourrait qualifier vulgairement de Prog’exploitation, qui comme son nom l’indique, fut resté confidentiel lors de sa sortie, et devenue une sacrée pièce de collection.
- PERSONNEL :
- DISCOGRAPHIE :
- LIEN :
Articles
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire