Human Beast

Le disque approche combien à la cote actuelle ? 1000 euros ?

Comme Leaf Hound et tout ce cimetière des éléphants luxueux. Cet endroit abstrait, où les chasseurs d'ivoire rêvent d'accéder. Bien sûr, on peut aussi y arriver par le biais des rééditions. Ce qui compte, c'est la fiche de présence officielle. Après, chacun voit avec sa conscience. Libre à chacun d'affronter sa réalité, ou de craner avec une liste de noms impossibles.

L'option médium (celle qui nous intéresse ici) c'est le disque bon ET modeste.

Pas si mal pour une obscurité psyché. Et bien évidemment, c'est une rave, un machin venteux, totalement surfait, un piège à gogo.....Vous en voulez pour votre argent de petits rentiers. Le retour sur investissement immédiat, ça vous travaille.

Je vous arrête tout de suite, même si parfaitement ignoré des manuels d'histoire, et en dépit d'une production étriquée, Volume One vaut drôlement son coup d'oreille. Quelque part entre une honnête approche des climats Hendrixiens (forcément moins solaire) et la voie tracée par le premier Guru Guru (que ça vire au rouge du côté du compteur) ce trio anglais avait bien appris sa leçon. Du génie ? Pas une trace. Juste un savoir-faire dépouillé à l'extrême, qui nécessite plusieurs écoutes pour donner toute sa dimension. Fort classiquement, le travail de studio est réduit au strict minimum, c'est flagrant au niveau des vocaux, d'une part. Et à certaines convulsions des morceaux, qui font perdre en impact. Impression souvent gênante, tant la guitare est basiquement posée sur la rythmique.

Un accoucheur qualifié a manqué, surement jugé trop cher par la maison de disques. Bref, les trois petits gars de Human Beast savaient mener leur barque, mais ils ont coulé avant d'attaquer la haute mer. Et c'est dommage.

Laurent

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Une obscurité sortie des bas-fonds de l’underground anglais, qui prend sa source dans le rock US influencé par Hendrix et toute la trique des dégénérés de la fuzz. Originaire d’Édimbourg, et connu dans un premier temps sous le nom des Skin, le trio grave en 1970 sur le label Decca ce genre d’ovni musical qui traverse les années sans prendre une ride : déflagration sonique sur jeu de percus inventifs, guitare lourde, lente, mais vicieuse agonie de l’électricité pour explosion titanesque des sens, construction mélodique alambiquée sur fond d’accords désaccordés.

Volume One se complait avec bonheur dans ce heavy rock sans concession si ce n’est le plaisir de délirer sur les pentes granuleuses de l’underground musical. Essentiellement instrumentaux, les sept morceaux s’enchainent dans un trip malsain tant l’atmosphère est saturée par les sonorités glauques développées par les trois musicos. Il n’y aura malheureusement pas de suite, le combo splittant à la fin de l’enregistrement, les ventes sont évidemment désastreuses tant la musique proposée est insidieuse et hypnotiquement sauvage, le disque est devenu un collector inatteignable, et rien d’autre ne circulent sur ce qu’adviendra ses musiciens de l’ombre. Gravant à tout jamais un opus unique dans le paysage du rock psychédélique anglais. Un must ! Lou

1. PERSONNEL :

Gillies Buchan (guitare, chant), Edward Jones (basse, chant), John Romsey (batterie). Apparait également sur le disque David McNiven à la clarinette.

1. DISCOGRAPHIE :

_ 1970 : Volume One (LP Decca SKL 5053)

1. LIEN :

Myspace