Forum RaveUp60

Forum RaveUp60
Venez nous rejoindre!

21 juin 2010

Human Instinct

Connu du milieu des collectionneurs, ce groupe Néo Zélandais a débuté sa carrière à Londres, débarquant en plein Swingin London en 66’, avec dans leurs bagages deux singles sur Mercury, power pop avant l’heure. Après un troisième simple dans la même écurie enregistré en Angleterre, le groupe prend une nouvelle dimension en concluant un accord avec la firme Deram. Et défrichant les grandes lignes de ce que deviendra leur musique, un rock progressif pompeux et lyrique sur une rythmique lourde ponctué par de chouettes embardées de fuzz. Frappé du mal du pays, le groupe repartira sur ses terres signer 5 albums de hard rock lourd, devenant culte au fil des années par la rareté de ses pressages. Dernièrement, le groupe s’est reformé pour quelques dates.

Lou

Là on va faire simple pour l'historique. Dans la mesure où celui-ci est un peu complexe (plus de 25 membres recensés) et où notre Lou a déjà dit l'essentiel sur le début de la carrière de ces Néo Zélandais. Qui ont quand même assuré la première partie d'une tournée des Rolling Stones dans leur pays (1966). Avant (encore un) de venir tenter leur chance en Angleterre, et d'y rencontrer Jessie Harper. Pour l'éternité, les deux noms sont liés dans l'inconscient populaire. Ce qui nous laisse trois albums, réputés légendaires, très rares et onéreux, pour os à ronger. Le premier, malgré un titre ronflant, sonne d'un incroyable amateurisme. Et pas seulement au niveau du son étriqué. On jurerait parfois entendre la démo d'un (bon) groupe de bal, tant le tempo est banal. En dépit de parties de guitares secouantes et pointues de Billy TK (aux albums solos d'emmerdeur-frimeur patenté). Le gros point noir, à mon sens, c'est d'attaquer directement avec une composition de Jessie Harper, et de la simplifier à outrance, en lui coupant toute son énergie lyrique. Reste un exercice adroit et galopant, mais emprunté et niais. Profitons-en pour stigmatiser le chanteur bien casse burnes, avec ses intonations rappelant Robert Plant assis sur une planche à clous. Donc, pendant quatre morceaux (dont un Ashton Gardner And Dyke et un Neil Young) c'est la vérole sur le Clergé. Le chroniqueur en profite d'ailleurs pour faire une petite sieste. Et se réveille juste à temps pour, enfin, un morceau à peu près intéressant. Ashes And Matches, construit sur un riff country plouc standard, évolue vers des sonorités à l'aspect flingué. Le solo dynamite bien la falaise, et la rythmique esquisse un pas de danse lourd assez plaisant. Ces garçons auraient-il goinfré la boite de Banania, en douce ? Bon, les gars il vous reste deux morceaux pour m'impressionner. Tiens je connais cette intro... belle version bluesy de You Really Got Me, wha wha glissante. Enfin, on sent de la cohésion, du muscle, meilleur morceau du disque, sans conteste. Pour la fin, c'est une reprise de Hard Meat, qui nous attend, piéce de résistance longue de 13 minutes. S’ils veulent mettre leurs couilles sur une enclume, c'est leur problème. Intro cossarde et frémissante, refrain pas trop mal amené et solide, soliste qui se la donne sérieusement. On connait le film par cœur, mais on marche, parce que c'est bien foutu. Et que le mur du son tient toujours debout. Même pas ébranlé par de soudains gros accords massifs. Le batteur (qui est aussi le chanteur) menace ( le con) de partir en solo, et frôle la cabane. Tout se réglant finalement à coups de chalumeau, comme dans toutes les discussions de famille. Je leur décerne un «A connaitre» sans plus, rien qui justifie le prix d'un original.

Même punition pour leur second opus, qui porte bien mal son nom de Guitares Défoncées. Rien à faire, ça reste Paul Préboist en solex, autour du supermarché (avec son béret ET ses pinces à vélo). Là où on voudrait une virée en Batmobile, avec Robin qui grille des saucisses sur le pot d'échappement. Un sommet de cool, pas cette impression d'être au bal du coin. Tadada dadada.....c'est Black Sally (aussi sorti en single) qui ouvre le bal, sans prétention, sur deux accords et demi. Et sans vraiment pisser loin. En fait, et c'est valable pour chacune des chansons de l'album, ôtez les crépitements du soliste et vous vous emmerdez ferme. Le gonze qui tient la guitare a adopté la seule solution possible. Ses potes sont infoutus de tenir la cadence, alors il ferme les yeux et fonce dans le brouillard. Que les autres se cognent dans chaque platane, c'est pas son problème. Ecoutez son moulinage sur le titresque , Stoned Guitar. Entièrement pompé Jimi, mais faut déjà arriver à tenir le lance-flamme

dans le bon sens. Et puis quand Maurice Greer (chanteur) veut bien nous épargner les oreilles, ça se passe beaucoup (non BEAUCOUP) mieux. On enchaine péniblement deux reprises de Jessie Harper, et quelle idée d'avoir collé une partie de sax là-dedans ? C'est le bassiste qui s'y colle, comme il tient la guitare sèche sur le morceau suivant, l'unique ballade, et plus courte chanson à moins de cinq minutes. À mon avis, il aurait eu meilleur compte de rester à pomper sa quatre cordes, maladroit et scolaire qu'il sonne. Remarquez, ça fait un peu d'animation pendant ce plagiat des Bee Gees. Médaille de nunucherie, on improvise pas un duo voix/guitare. C'est fini la misère ? Non, il reste une reprise (savez faire autre chose les mecs ?) de Taste. Par respect pour la mémoire de Rory, on va dire que la différence est tout de suite perceptible. Venez dans mon bureau, les gars de Human Instinct. Vous vous foutez de moi là. C'est ça la réputation ENORME ? Ce groupe maladroit et énervant ?

Ah votre troisième disque est bien meilleur ? J'attends de voir, avant de demander une condamnation exemplaire, pour publicité mensongère, et escroquerie caractérisée. Ah, un bon point d'avoir quasi abandonné les reprises, celle de Nile Song (Pink Floyd) est bien vue, avec une jolie flute. Sans que ça devienne une formule de rouler avec la camionnette des autres. Sinon le guitariste cite plus souvent Blackmore qu'Hendrix, et renouvelle joliment des chansons plus funky, moins systématiquement interminables. Au mieux, on se rapproche de Robin Trower, et la note finale augmente d'autant. Le chanteur mérite toujours son cageot de tomates, par contre. Là je suis obligé de sortir le carton rouge, ce serait de la mauvaise foi de le passer sous silence, celui-là. Allez, vous vous en sortez bien. La prochaine fois, sonnez avant d'entrer, vous dérangez les gens pour si peu de choses. Ah oui, moins facile d'épater les nanas quand on se retrouve en tongs et en bermuda au mois de décembre. Fallait pas me chercher.

Laurent

PERSONNEL :

Bill Ward, Dave Hartstone, Maurice Greer, Franck Hayes

DISCOGRAPHIE (Anglaise):

_ 1966 : SP Go-Go/I Can't Live Without You (Label Mercury MF 990)

_ 1967 : A Day In My Mind's Mind/Death Of The Seaside (SP Deram DM 167)

_ 1968 : Renaissance Fair/Pink Dawn (SP Deram DM 177)

DISCOGRAPHIE (Néo Zélandaise):

ALBUMS :

_ 1969 : Burning Up Years (Label Marble Arch ZMALS 103)

_ 1970 : Stoned Guitars (Label Air Records ARBS 107)

_ 1970 : Pins In It (Label Pye NSPL 2810)

SINGLE :

_ 1970 : Black Sally (Label Pye7N 14016)

LIEN :

Pink Dawn

Aucun commentaire: