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17 sept. 2010

Herman's Hermits

Tout le monde connaît au moins le standard No Milk Today, cette pop sucrée que l’on se repasse lors de soirée nostalgique, qu’on entend sur toutes les radios lorsqu’il s’agit d’évoquer la pop des sixties, rangée directement à côté des Beatles, Hollies, etc. Il faut dire que les Herman’s Hermits ont participé grandement à la British Invasion des débuts sixties, s’imposant telles des vedettes de la musique populaire, vendant une quantité non négligeable d’albums aux States, plaçant plus d’un single en haut des charts.

Musique de l’innocence, des trente glorieuses, un âge où le monde s’ouvre totalement pour s’offrir les délices d’une vie sans tabous. Si bien que de nos jours, cette pop a particulièrement mal vieilli. Il faut reconnaître que le monde a bien changé, englué dans des délires psychotropes de consumérisme, englobé par l’ombre planante de Big Brother, et j’en passe. Bien loin de l’hystérie des années 60 à vrai dire. On peut le regretter. Ou pas.

Originaire de Manchester, le combo se soude autour d’une personnalité au tempérament bien trempé, dirions-nous arriviste et nous ne serions pas loin de la vérité, en la personne de Peter Noone, beau gosse passe-partout. Le groupe, qui prend son nom en référence à un show télé américain, démarre en 62 sous la houlette de Mickie Most, producteur au combien émérite. Le succès est rapide, composé principalement de reprises remises au gout du jour. Le groupe passe bien, suffisamment chic et présentable pour que l’Oncle Sam lui ouvre grandes ses portes de la morale chrétienne et capitaliste.

Plus populaire aux États-Unis que chez eux, le groupe nage sur la vague du succès, enfilant les popettes, et les dollars, lançant même la « Hermania » avant d’exploser dans toute l’Europe grâce à leur reprise de No Milk Today écrite par G.Gouldman. Enregistré sous la houlette de John Paul Johns, ce tube est peut-être bien la première escroquerie de la pop music, puisqu’elle fut entièrement enregistrée par des musiciens de studios, excepté évidemment la voix de P.Noone. Le succès des Herman’s Hermits donne ainsi des idées aux promoteurs et maisons de disques, qui s’en vont dénicher leurs « Pop-groupes » maisons en leur affublant toutes sortes de costumes ringards et bidouillage sonore pour être dans l’air du temps. Les Monkees cartonnent ainsi, avant que le rock psychédélique, le Flower Power et tous ces hippies défoncés les enfument de leurs liberticides idéologies.

1967 marque donc le départ de Peter Noone, qui s’engage dans le cinéma, mais la popularité des Herman’s Hermits est telle que sa maison de disque ne peut se permettre d’en rester là. Un groupe bâtard voit donc le jour, et tente de ramener les derniers dollars en raclant les fonds de trottoirs. Vision des choses bien imagées, évidemment, mais dans l’unique but de démontrer que les sixties n’ont pas été non plus que le résultat d’une explosion de l’art pop, mais aussi un moyen de starifier un système qui s’en mord encore les castagnettes aujourd’hui. Reste pour le mélomane un répertoire dans lequel il faut faire du tri, en ressortir le talent d’un Mickie Most en tant que producteur, et se satisfaire parfois de ces popettes nostalgiques. Un simple best of fera l’affaire.

Lou

PERSONNEL :

Peter Noone (chant, guitare, claviers), Karl Green (basse), Keith Hopwood (guitare), Derek Leckenby (guitare) et Barry Whitwam (batterie)

DISCOGRAPHIE :

Complète

LIEN :

Deezer

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