Herd, The

Dès le départ, les Herd sont le groupe à minettes anglaises, émoustillant les dancings par leur pop savamment construite, leurs dégaines étudiées au millimètre près (ou à la frange près), et font la une des magazines de mode de l’époque. C’est aussi et surtout le premier groupe de Peter Frampton, ce beau gosse qui fricota par la suite avec la grosse machine rock Humble Pie, avant de s’effriter sérieusement aux États-Unis sous un déluge de dollars. Considérés souvent à tort comme un groupe psychédélique, les Herd sont avant tout un groupe pop, qui assimila l’accoutrement mods et les diverses tendances musicales en vogue.

Tout débute en 65 dans le sud de Londres, où après quelques déboires discographiques avec Parlophone, le groupe fait la rencontre de Peter Frampton tout juste âgé de 16ans. Ce dernier vient de quitter l’école, a tout de la futur rock star, mais la firme Parlophone ne souhaite pas s’engager avec un mineur. Ce que n’hésitera pas un instant à faire le label Fontana, sans scrupule face au potentiel mercantile du jeune homme.

Le combo est ainsi pris en main par le duo Ken Howard – Alan Blaickley, responsable d’une grande part des atrocités délivrées par Dave Dee et ses comparses. Le Flower Power en est à ses balbutiements, mais ce duo de producteur sent la bonne affaire et encourage le groupe à travailler sur une pop sophistiquée et lyrique. Après l’échec du simple I Can Fly, qui en rajoute déjà des tartines, les Herd trouvent enfin la récompense avec le morceau From The Underworld, via les radios pirates qui le passent abondamment. Il faut reconnaître que ce morceau grandiloquent a son charme, et qu’il est parfaitement produit, avec tout son attirail de cuivres. Il se classe ainsi à la sixième position des charts.

S’en suit une déferlante médiatique, le peuple anglais étant subjugué par la fraicheur et l’attirance du jeune chanteur, qui met en émoi toutes les minettes anglo-saxonnes. Le groupe enchaine sur un nouveau succès, I Don't Want Our Loving to Die, qui se positionne dans le top 5. Véritable perle pop avec son jeu de percussions enivrantes, cette innocence dans les chœurs, sa rythmique enjouée et ses extravagant arrangements (flûtes traversières, claviers).

Le groupe fréquente alors les hauts lieux de la branchitude, joue avec Arthur Brown, les Eire Apparent, et même le Jimi Hendrix Experience. Il est temps ensuite de sortir un album, Paradise Lost sort en 68, et reprend la plupart des simples déjà sortis. D’où ce sentiment incohérent à l’écoute de cet album. Reste une belle paire de chansons pop qui s’écoutent encore agréablement aujourd’hui, même si on peut s’agacer de la grandiloquence de certains titres.

Peter Frampton devient « The Face » de l’année 68, et dès lors les premières tensions apparaissent au sein du combo. Le simple mis en boite à la sortie de Paradise Lost est un échec, et la prédominance de la stature de Frampton agace ses comparses. Peter est alors appelé par Steve Marriott qui désire mettre en place son projet mégalomane de super groupe. Bien lui en prendra.

Les Herd continuent donc sans sa jeune starlette, et rentrent en studio en 69 fignoler un second album qui ne verra pas le jour. Deux flops plus loin avec des simples qui passent inaperçus, le combo se sépare dans une certaine indifférence là où les Humble Pie conquirent les States. Nous reste donc un album, plusieurs compilations, où l’on peut apprécier la fraicheur d’une époque, un sens certain des mélodies bercées de pop et d’influences jazzy, mais avec un léger gout amer d’inachevé.

Lou

PERSONNEL :

Peter Frampton (guitare, chant), Andy Bown (claviers, chant), Terry Clark (chant), Lewis Rich (orgue), Andrew Steele (batterie), Gary taylor (basse), Tony Chapman (batterie), Mick Underwood (batterie) et Henri Spinetti (batterie)

DISCOGRAPHIE :

ALBUM :

_ 1968 : Paradise Lost (Label Fontana (S)TL 5458)

SINGLES :

_ 1965 : Goodbye Baby, Goodbye/Here Comes The Fool (Label Parlophone R 5284)

_ 1965 : She Was Really Saying Something/It's Been A Long Time Baby (Label Parlophone R 5353)

_ 1966 : So Much In Love/This Boy's Always Been True (Label Parlophone R 5413)

_ 1967 : I Can Fly/Diary Of A Narcissist (Label Fontana TF 819)

_ 1967 : From The Underworld/Sweet William (Label Fontana TF 856)

_ 1967 : Paradise Lost/Come On Believe Me (Label Fontana TF 887)

_ 1968 : I Don't Want Our Loving To Die/Our Fairy Tale (Label Fontana TF 925)

_ 1968 : Sunshine Cottage/Miss Jones (Label Fontana TF 975)

_ 1969 : The Game/Beauty Queen (Label Fontana H 1011)

LIEN :

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