Hendrix Jimi

Jimi Hendrix bonjour. Vous êtes de passage sur terre, c'est gentil à vous de venir nous voir.

La navette spatiale m'a déposé au coin de la rue. Je repars dans deux heures. C'est que je suis sacrément occupé là-haut. Avec tous les potes musiciens, on n’arrête pas de taper le bœuf. Surtout que maintenant j'ai mes deux Anglais pour la rythmique.

Qu'est-ce que vous comptez depuis tout à l'heure ?

Les disques à mon nom, sortis depuis le 18 septembre 1970. Tu les connais tous, petit ?

Impossible, au plus une dizaine. Certains sont très bons, Blues par exemple ou First Rays Of The New Rising Sun. On doit en trouver un sur cent d'indispensable.

C'est bien ce que je disais. Mais dis-moi, le blog n’est pas censé parler de buveurs de thé, et uniquement d'eux ?

À l'origine. Mais on fait deux ou trois exceptions. Tout le monde sait que vous avez vraiment commencé votre carrière en Angleterre. Et que vos deux premiers albums ont été enregistrés là-bas.

Tout juste. Tu les as beaucoup écoutés ceux-là ?

J'y ai passé pas mal de temps, dans ma jeunesse. Et je suis dedans en ce moment. Étonnant comme ça résiste aux rides et aux boursouflures. Vous connaissez Steve Vaï et Joe Satriani ?

Qui ça ?

Des types qui ont vingt doigts à chaque main. Ah quand il faut sulfater de la triple croche ils sont un peu la. Un vrai numéro de cirque, que je te monte le manche aussi vite que je le redescends . Et pour absolument rien, juste de l'acrobatie digitale. Votre contraire exact.

Et ils sont populaires, les gaziers ?

Je pense bien, de vraies références. Même si pas une trace de blues dans leur tambouille.

Ah c'est mauvais ça. Même dans mes moments les plus allumés, j'ai toujours pris soin que mes racines soient dans le coin. Third Stone From The Sun, tiens. La tête dans les étoiles, mais droit dans mes bottes. Un vrai Alain Juppé de la Strato.

De toute façon, votre façon de tout enflammer reste unique. Et quelle évolution fulgurante. Le premier est encore assez basique, mais le second est déjà psyché à mort. Sans compter votre talent de compositeur, de parolier, de chanteur et j'en passé. Vous avez vécu tellement vite.

Mais je vous ai bien marqué au fer rouge. Regarde tout ce que j'embarque, des bouquins, des DVD, des coffrets d'inédits. J'en connais deux ou trois qui doivent se gaver niveau droits d'auteurs.

Avant que vous partiez, j'aimerais qu'on écoute la chanson de vous que je préfère. C'est HighwayChild. Votre prototype, à mon avis. Cette intro qui sent son Chuck Berry à cent kilomètres, ce riff à la fois simple et hyper complexe, et ce solo qui décolle en ravageant tout sur son passage. On voit très bien arriver la suite, mais on comprend tout à fait ce qui a dû affoler le monde, à l'époque. Restez un peu plus, quand même.......

Impossible, le paradis a des règles strictes. La prochaine fois je viens avec Keith Moon, et on vous fait l'enfer.

Merci Jimi. Demain c'est Robert Johnson qui sera en direct à l'antenne.

Euh, finalement je vais essayer de me libérer avant midi, en resquillant à la cantine, je dois pouvoir revenir.

Laurent