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10 mars 2011

Infinity

Qu'est-ce que l'infini tout d'abord ? Peut-être tout simplement la limite que nous fixe des siècles d'esclavage mental. Le tunnel interdit, où l'errance et l'imagination (qui sont au fond la même chose) nous empêche de heurter le dernier mur avant la fin. Boum. Aie. Dans quoi je me suis encore cogné ? Ah, dans Infinity Collected Works 1969/1970, ou une compilation d'un très obscur groupe (aucun disque sorti de son vivant) qui ne doit son éphémère gloire qu'à la présence (courte) de Pete Dunton. Batteur du magnifique T2, comme tout le monde le sait. Dans la même lignée que les médiocres Flies, les chouettes Neon Pearl, et les les pas terribles Please. À l'oreille, le premier morceau accroche bien, quelque part entre Procol Harum (le clavier) et les Who (les harmonies). Petite cylindrée, mais pour se promener dans la campagne, le toit ouvert, c'est idéal. La seconde chanson a tout du repoussoir, par contre. Bâtie sur un riff prétentieux, de ceux qui feront la gloire de Genesis et Uriah Heep, on lui promet un procès en sorcellerie, notre humeur à peine adoucie par les chouettes montées de guitare. Et puis ces paroles mystico gnian gnian....Je vois Lou d'ici. À prier pour, expier, encore, un procès Stalinien, uniquement basé sur une approche basique de la gestion des peuples.

Pas de problèmes, la suite tient à peu près debout. Sans trop d'imagination certes, mais le coté pop sauve bien l'affaire. Je détecte même quelques possibilités de hits potentiels, dans tout ceci. Le meilleur reposant tout de même sur la reprise de Taxman, sans qu'on ait seulement envie de les moquer. Car Infinity a trouvé le truc, la sympathie. Pas de l'eau tiède, attention. De cette poignée de types restés obscurs, émane on ne sait quoi de fondamentalement humain. Un archétype des braves gars qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. Le groupe qu'on sent mouiller sa chemise pour vous (nous) divertir, nous intéresser, nous faire passer un bon moment. Et ça, dans un monde marqué à vie par Yes et ELP, ça se remarque autant que des CRS applaudissant une manif de sans-papiers. Dommage qu'ils aient manqué leur quart d'heure de gloire, dans les règles définies par Warhol. Remarquez que si c'est pour se faire traiter de losers par la suite, autant avoir attendu presque quarante ans pour jouer sa petite musique. Qui est ma foi fort plaisante. Et doit absolument donner aux néophytes, l'envie pressante d'écouter T2.

Laurent

PERSONNEL :

Ian Baldwin, John Da Costa et Pete Dunton

DISCOGRAPHIE :

2002 : Collected Works 1969/70 (Label Acme ADLP 1035)

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