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15 sept. 2011

july

L’un des fleurons du rock psychédélique anglais. Qu’on range finalement pas loin de Kaleidoscope, dans son bunker musical bariolé d’affiches distordues, de statuettes bouddhiste et autres tapisseries orientales, vapeur mouvante d’herbe et d’encens, échappant à la morosité ambiante, et s’engouffrant dans une nostalgie béate mais tellement essentielle. July, c’est un unique album, sorti sur le label Major Minor, autant dire distribué au compte goutte, distribué également sur Epic aux States et au Canada, mais tout aussi difficilement chinable.
Bref, un combo qui commence comme tant d’autres, surfant sur la vague du moment, le siffle puis le R&B au sein successivement des Playboys et des Tomcats, dans la banlieue d’Ealing. Entassé parmi les dizaines de groupes officiant sur Londres, les Tomcats partent surfer en Espagne, via Madrid où ils enregistrent quelques titres sur des EP qui marcheront bien (qui referont surface en 1997 sur une compilation posthume signé par le label Essex), avant de revenir sur Ealing en 68 se prendre en pleine gueule le Flower Power. Et sortir l’album éponyme dans la foulée, coïncidence de talents et de substances illicites.
Et quel disque! Une douzaine de perles pop, parfois totalement trippante, voire étrange dans la construction des phases mélodiques, parfois tout bonnement parfaite, reprenant l’héritage des Beatles à leurs sauces, savant assemblages de vignettes orientales et de distorsion voulue ou non, donnant à l’opus ce coté bancal si attachant. La production est époustouflante d’ingéniosité, le mysticisme qui s’en dégage vous embarquant dans un univers coloré et mouvant, long voyage initiatique dans les méandres d’une machine molle à la Burroughs, comme le présuppose la sublime pochette, galerie d’images monstrueuses et pourtant tellement attirante.

Contrairement à d’autres LP semblable, point besoin pour le groupe de construire de longues envolées pleine de fuzz, ou de futile improvisations, la plupart des morceaux ne dépassant les 3mn que sur le superbe Dandelion Seeds, ou le dernier titre, raggae en forme de descente tout en douceur d‘un délirant voyage cosmique. La diversité des climats et des références, tantôt orientales (ce sitar!!!), tantôt africaines (percu génialement utilisé sur I See, morceau que le Floyd a oublié d’enregistrer!), allié à une facilité de compositions, hypnotisent l’auditeur qui se confond avec plaisir, si il en prend la peine, dans cette démesure et cette décadence qu’implique une œuvre comme July.
Ce voyage initiatique au trip, assurément, aurait engendré d’autres enregistrements, que l’on retrouve ici et là en bonus sur quelques rééditions, mais qui ne valent pas pour autant la qualité des pièces maîtresses de July. Essex a sorti en 1995 une galette exorcisant quelques morceaux enregistrés en Espagne en 67, pour les fans. Perso, je resterai volontiers avec cet album éponyme, sans chercher à en savoir plus, tant la multitude d’écoute qu’il implique pour en disséquer toute sa richesse semble infini. Deux singles sont tirés de cet album, le premier connaîtra un pressage espagnol, le second différents pressages dont un français (sans photo malheureusement, qu’il ne vous reste plus qu’à trouver!) et un belge (celui ci superbe!).
Le groupe ne parviendra pas comme tant d’autre à survivre au flower power, et le groupe se disloquera au fur et à mesure. On retrouvera ainsi que le clavier et le guitariste au sein de Jade Warrior, là où Tom Newman le chanteur esquissera une carrière solo.
PERSONNEL :
Tom Newman (chant), Tony Duhig (guitare), Alan James (basse), John Field (claviers, flûtes), Chris Jackson (batterie)
DISCOGRAPHIE :
ALBUM :
_ 1968 : July (Major Minor MMLP/SMLP 29)
SINGLES :
_ 1968 : My Clown/Dandelion Seeds (Major Minor MM 568)
_ 1968 : Hello, Who's There/The Way (Major Minor MM 580)
LIEN :
Dandelion Seeds


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