Circus fait partie de ses groupes noyés dans l’obscurité, et ce, en partie du à un patronyme récurrent dans les sixties. On ne décompte plus les combos, qui de Suisse en passant par les US, la Suède ou encore le Canada, ont choisi cette appellation. Il est du même coup très difficile d’obtenir des infos sur ce groupe, qui pourtant mérite le détour. Il existe d’ailleurs un pressage français de leur unique album, sorti sur le label Transatlantic. Label appréciable pour la qualité de ses productions (certains opus de Bert Jansch et John Renbourn) et pour la finesse de ses enregistrements. Auquel celui de Circus ne déroge pas.
Au final, un bon album flirtant avec l’excellentissime (somptueux Norwegian Wood), mais également l’anecdotique. Pour la petite histoire, il s’agit là d’un des tout premiers enregistrements du flûtiste et saxophoniste Mel Collins (qu’on retrouvera au sein des King Crimson, Kokomo...) qui se greffera avec les ex- The Stormeville Shakers. Ces derniers, sous la houlette du chanteur Phillip Goodhand-Tait, graveront un single en 1966, sur Parlophone, No Problem/What More Do You Want.
La rencontre avec Mel Collins et son univers jazzy change la donne, et le groupe prend un nouveau départ sous le nom de Circus. Les musiciens venant d’horizons divers, le groupe s’attelle à fusionner leurs influences. Un premier single voit le jour en 1967, Sink Or Swim/Gone Are The Songs Of Yesterday, toujours sur Parlophone, assez classique et finalement sans surprise.
C’est en 1968 et un second single que le combo donne un nouveau son à leur musique. Le simple Do You Dream?/House Of Wood (produit par Mick D’Abo) est alors à la frontière du psychédélisme et du progressif. Après plusieurs expériences live réussies, le groupe se voit enfin la chance d’enregistrer un album, et quitte Parlophone pour Transatlantic.
L’opus paraît finalement en 1969 et propose une musique progressive aux réminiscences jazz (Goodnight John Morgan). Mel Collins éclabousse de son talent la musique proposée par les autres musiciens, et passent en revue leurs influences, de la version heavy du classique beatlesien Norwegian Wood, au très aérien et planant Pleasures of a lifetime, sans conteste le summum de l’album. Malheureusement, le reste du disque ne suit pas ces superbes envolées, et l’on s’ennuie carrément sur certaines plages, comme sur ce traditionnel St.Thomas un peu lourd. Ou avec cette reprise des Mama’s and the Papa’s, Monday Monday, aux arrangements qui ne parviennent pas à nous faire oublier cette chanson langoureusement ennuyante. Passé ces moments difficiles, on retiendra le jeu terriblement séduisant de Mel Collins, notamment sur le dernier titre de l’album, Don’t Make Promises. Annonciateur d’une carrière extrêmement riche.
Longtemps recherché par les amateurs de rock progressif, l’album est aujourd’hui difficile à dénicher, et s’échange à près d’une centaine d’euros.
PERSONNEL:
- Mel Collins (saxes)
- Phillip Goodhand-Tait (vocals, keyboards)
- Ian Jelfs (guitar, vocals)
- Kirk Riddle (bass)
- Chris Burrows (drums)
- Alan Bunn (drums)
- _ 1967 : Sink Or Swim/Gone Are The Songs Of Yesterday (SP Parlophone R 5633)
- _ 1968 : Do You Dream?/House Of Wood (SP Parlophone R 5672)
- _ 1969 : Circus (LP Transatlantic TRA 207)
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