Comme d’habitude, Deep Purple c’était mission impossible. D'ailleurs, j’avais accepté le job à une seule condition, me concentrer sur In Rock. Ce que je connais le mieux dans la discographie de la Pourpre Profonde. Avant c’est pas mon truc (même si Rod Evans chante bien mieux que Ian Gillan) et après on sort du cadre qui nous est alloué.
Mais alors s’il y a un groupe qui décourage les rédacteurs, avant de seulement poser un doigt sur le clavier...
Le poids de la légende voyez vous. Écartez-vous des éloges aveugles, et une armada de snippers à poil long, en général obsédé par la technique musicale, au goût perverti par trop de solos à rallonges, vous flingue à vue.
Bon, pour simplifier, on admettra d’entrée avoir affaire à une de ces pièces qui a changé l’histoire du rock. La pochette ne fait pas dans la modestie à ce sujet. Le premier Led Zep avait des relents phalliques à peine dissimulé, Black Sabbath était fidèle à lui-même, Deep Purple se gravait d’entrée dans le rocher.
Tant de prétention affichée d’entrée, vous avez intérêt à avoir du répondant dans le pantalon. La testostérone en quantité, première différence avec l’ancienne génération. Voilà de la musique avant tout pour les mecs. Les nénettes sont priées d’attendre à la buvette. À l’intérieur, c’est biscoteaux à tous les étages. Souvenons-nous de leur version de Hey Joe, une intro n’importe quoi, et un mid tempo bien bluesy. Finie la dichotomie, In Rock est un male, se ballade avec un jean ultra moule burnes, et supporte mal les plaisanteries à double sens.
La substance ensuite. Finis les douze mesures des ancêtres, ici on sculpte toujours des menhirs, mais on a écouté du jazz et du classique. Beaucoup. Et ce qui n’est pas encore une suite de clichés, rogne et cogne sans concessions. Aiguillon de guitare, martèlement sans concessions (et sans trop d’imagination) de la rythmique, vocalises haut perchées, décorum de claviers (pas encore pompeux)…38 ans après, l’objet In Rock reste pédant, mais garde l’œil vif et le geste ferme. Et c’est finalement Child In Time qui lasse le plus, parce que tant martelé à nos oreilles.
En sept chansons, Deep Purple déposait la marque heavy métal, et semait les graines de plusieurs générations de raseurs. Difficile d’évoquer l’un en faisant abstraction du second.
PERSONNEL :
Ritchie Blackmore (guitare), Jon Lord (claviers), Ian Gillan (chant), Ian Paice (batterie), Roger Glover (basse)
DISCOGRAPHIE (Deep Purple seconde mouture):
ALBUMS :
_ 1970 : Concerto For Group And Orchestra (Label Harvest SHVL 767)
_ 1970 : In Rock (Label Harvest SHVL 777)
SINGLES :
_ 1970 : Concerto For Group And Orchestra (Label Harvest PSR 325)
_ 1970 : Black Night/Speed King (Label Harvest HAR 5020)
LIEN :
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