Sandy Denny est morte le 21 avril 1978. En tombant dans un escalier. Soit à peu près en même temps qu’un monument de la culture yéyé franchouillarde, dans ce qu’elle a de plus abominable. Si je me souviens bien (j’avais 13 ans) lâcher la rampe dans son bain, vous assurait plus de couverture médiatique et de jérémiades que le décès de l’ancienne chanteuse de Fairport Convention additionné de celui de Keith Moon, quelques mois plus tard.
Pour nous, passionnés, qui nous disons volontiers gens de bon goût, la comparaison s’arrête là. Et même si le rédacteur accuse beaucoup (trop, dira notre amie Béatrice) de lacunes dans sa culture folk, il reconnaît volontiers un sacré talent à Sandy Denny. Musique adulte dans un monde où le jetable était (est toujours) roi.
Le pendant quasi exact de Joni Mitchell par ici. Qui en imposait à un tas de machos, capable de leur faire fermer leur boîte, toute seule comme une grande. Et pouvait servir de patronne aux petites anglaises qui ravissent certaines oreilles. Ainsi de Shelagh McDonald (deux albums fabuleux) ou Bridget St John (3 disques à emmener jusque sous la douche).
Pour rester dans notre quantum temps, cette chronique a été réalisée avec la réédition du tout premier album de Sandy. The Original Sandy Denny (à l’histoire bien compliquée). Aucune trace de son impressionnant talent de composition, mais une maîtrise déjà bien affirmée, au travers de ce recueil de reprises. Définitivement une étape formatrice, avant le monument The North Star Grassman And The Ravens. Ou la merveille Fotheringay.
Et quelle voix. Dommage qu’elle se soit rapidement dégradée, comme le prouvent les pirates qui traînent ici et là. Celui de Denver 74 par exemple.
De la race de ces albums qui prennent peu de place dans votre discothèque. Mais beaucoup plus ailleurs.
_ 1967 : Sandy And Johnny (Label Saga Eros 8041)
_ 1970 : Sandy Denny (Label Saga Eros 8153)
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