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15 avr. 2009

Five Day Rain

Véritable chasse aux trésors, objet de tout les mythes, bien souvent réservés à une élite, fortunée soit dit en passant, et qui s'échangent généralement dans un cercle très fermé, sous le manteau entre gens de bonne compagnie. Les Private Press, ou pressage privé, ou auto production, appelez cela comme vous voudrez, ces disques sortis dans les années 60 et assujettis aux légendes les plus folles, parfois même les plus infâmes, juste histoire de soutirer un max de blé à un beauf incrédule... Et voilà que le net pointe son nez, balance toutes ces conventions malsaines, fait la nique aux rééditions douteuses, et vlan, l'album des Five Day Rain devient à la portée de tout le monde !

Cette petite merveille écossaise fut pressée à 25 exemplaires, envoyée à plusieurs compagnies de disques, et reste l'un des secrets les mieux gardés du rock anglais. Qui plus est, le groupe n'a jamais tourné, ni fréquenté les pubs, préférant passer leurs après-midi à triturer des mélodies au Homegrown Music. C'est de ses sessions que le groupe enregistre la maquette de son opus, bricolant des atmosphères torturées dominées par la puissance du mellotron, qui est ici exploité au maximum de ses possibilités, entortillant de ses couches vaporeuses les savantes interventions guitaristiques. Le génial Rough Cut Marmalade et ses 11mn de divagation en deviennent par la même un summum du mellotron !

Néanmoins, on peut regretter l'absence d'improvisation ou d'initiative. De plus, le combo n'apparait pas soudé comme n'importe quel groupe ayant usé leurs semelles sur les planches caverneuses des pubs de Glasgow. Il n'en reste pas moins que les Five Day Rain ont un sens inné de la composition, de la mélodie. Sea Song, ou encore Goodyear, n'auraient pas dépareillé sur la scène du Swinging London, renvoyant à ces petits bijoux pop anglais. Et lorsque le groupe balance un rock tendu, comme sur Fall Out, il n'en oublie pas le swing originel.

Au final, les neuf morceaux composant la maquette sont d'excellentes factures et s'inscrivent dans la lignée d'une pop psychédélique à l'anglaise, enchanteresse et délicieuse. Ironie de l'histoire, 6 mois après avoir reçu l'acétate, un ponte du label Polydor envoie dépêcher de toute urgence ces pouilleux d'écossais, et installe des négociations qui dureront près d'un an ! Las, le groupe splitte alors qu'un accord était sur le point d'être signé ! Où comment passer à côté d'une carrière qui semblait prometteuse ...

PERSONNEL :

Graham Maitland (claviers, mellotron), Rick Sharp (guitare), Clive Burges (basse), Kim (batterie).

DISCOGRAPHIE :

_ 1969 : Five Day Rain (Pressage privée / Côte : 1000 euro)

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