Toujours se méfier des concepts-albums. Souvent de piètres qualités, boursouflées de thèmes absurdes ou s’embourbant dans la grandiloquence la plus écoeurante, on peut objectivement compter les réussites sur les 10 doigts de sa main. Si en plus, je rajoute que les Flaming Youth constituent la première trace discographique de Phil Collins, futur Genesis, et qu’il y a dans cet album une tentative de mystification quasi religieuse, ordonnée par un chant langoureux des plus crispants et un orgue distillant ces notes spirituelles qui tournent à la démonstration technique, autant vous dire de suite que l’écoute d’Ark 2 me fut particulièrement pénible. Loin d’être touché par la grâce, Ark 2 concentre tout ce qu’il y a de plus vomissant dans de tels procédés.
Les Flaming Youth, c’est au départ Hickory, groupe dans lequel on retrouve Phil Collins au chant et à la batterie, accompagné de Ronnie Caryl (guitare, basse, chant), Brian Chatton (piano, claviers, chant) et Gordon Smyth (guitare). Un combo d’étudiants qui parcourt alors les clubs de la capital, avant d’être repéré par le duo Ken Howard et Alan Blaikley, qui surfant sur la vague de la science-fiction et du mysticisme, leur propose un contrat pour un disque. L’objectif étant de mettre en musique leurs délires fictifs, ils plongent le groupe dans des semaines de studios, lequel va finir par s’immiscer, que dis je, par se submerger dans le contexte, arrangeant et produisant tous les titres de cet album.
La tête dans le guidon, le groupe propose alors une musique arty, racontant une épopée héroïque ayant pour thème l’évacuation d’une planète en danger de mort. Tout un programme. L’album sort en octobre 69, et reçoit même l’appuie des critiques, préférant délaisser les merveilles d’acid folk dissimées dans toute l’Angleterre de cette fin sixties. Ah, quel groupe ambitieux que voilà ! Le Melody Maker lui décerne même la palme d’album du mois dans ces colonnes !
Si l’album se vend bien, le retour sur terre (sic) de la bande à Phil Collins est brutal. Le groupe part enregistrer quelques démos en 1970 dans un studio allemand, mais las et dépourvu d’imagination, le groupe finit par se dissoudre rapidement. Les appels du pied de son pote Peter Gabriel, rencontré sur les bancs de l’école, pour rejoindre les Genesis se font insistants. Et plus passionnant à vrai dire.
Ainsi se termine l’odyssée spatio-temporelle de ces sauveurs de l’humanité. Ouf !
PERSONNEL :
Phil Collins (chant, batterie), Gordon Smith (guitare), Ronnie Caryl (basse) et Brian Chatten (claviers)
DISCOGRAPHIE :
ALBUM :
_ 1969 : Arc II (Label Fontana STL 5533)
SINGLE :
_ 1969 : Guide Me Orion/From Now On (Label Fontana TF 1057)
_ 1970 : Every Man Woman/Child (Label Fontana 6001 002)
_ 1970 : From Now On/Space Child (Label Fontana 6001 003)
LIEN :
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