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8 oct. 2010

Hell’s Preachers Incorporated

Quand vos serviteurs ont monté Rave Up (dans l’espoir secret de faire fortune....), tous les cas d’école n’ont pas été envisagés. C’est donc au fur et à mesure de l’avancée que nous recensons, classons, dépeçons, archivons, en genre, sous-genre, chausse-trappes et autres pièges à touristes. Parmi ceux-ci, l’album d’exploitation est une catégorie méprisée, mais bien intéressante, pour peu qu’on sache à quoi s’en tenir. Et ne pas confondre avec l’exploitation des musiciens. Le premier conserve un caractère musical, le second fait partie du rituel autant qu’une console de mixage. Pire, il va de soi. Bref, pour faire court, aujourd’hui on appelle ça «surfer sur les courants sociaux ». Prendre une poignée de types inconnus, ou en passe de le devenir, leur faire enregistrer une douzaine de morceaux dans l’air du temps. Le genre essaimait d’ailleurs sur de petits labels (ici Marble Arch, sous-marque de Pye) pour une distribution en supermarchés. Ensuite, des nèfles en guise de salaire, un coup de pompe dans le train, et à moi le marketing. On sait que les Pretty Things, par exemple, sont passés par ce stade, à un moment où les vaches étaient maigres.

L’album (relativement peu connu) de Hell’s Preachers Incorporated réussit l’exploit (pas vraiment mince) de réunir toutes les ficelles du métier, en trimballant une légende grande comme ça. À savoir que les sieurs Lord, Blackmore et Paice y cachetonneraient bassement. Pour les deux premiers, à l’oreille, rien d’impossible. Écoutez l’ouverture et le dernier morceau, c’est assez frappant. Le son déjà, la façon qu’ont l’orgue et la guitare de se crocheter, le vague relent néo-classique, on a déjà entendu ça ailleurs. Troublant, et le meilleur du disque. Pour le reste, on navigue entre les clichés du heavy prog naissant, en fournissant de quoi bien s’occuper les oreilles pendant un petit moment. Notons un vocaliste exaspérant (les burnes coincées dans la porte du studio, et le serrurier en vacances) et des titres de chansons totalement idiots. L’une d’elles (« Let Me Shoot You ») étant une copie parfaite du «Let Me Love You » made in Jeff Beck Group, une certaine perplexité se fait jour. Autre ukase du genre, la pochette est superbe, le nom du groupe et celui de l’album absolument ronflants, et le texte, au verso, à mourir de rire. En gros, il s’agit de convaincre l’acheteur potentiel, de l’énorme pas spirituel qu’il vient d’accomplir, en crachant au bassinet. Le monde merveilleux de l’underground est maintenant à sa portée, et tout va changer. Énorme de ringardise et de bassesse commerciales, à faire tomber vos albums des Deviants de l’étagère. Comme les sites marchands, qui se battent à coups de superlatifs obèses, pour faire passer la pilule. Écoute éventuelle conseillée, investissement financier décommandé.

Laurent

PERSONNEL :

A définir

DISCOGRAPHIE :

_ 1968 : Supreme Psychedelic Underground (LP Marble Arch MALS 1169)

LIEN :

Preacher Man

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