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26 juin 2009

Faithfull Marianne

Il y a deux carrières distinctives chez Marianne : les années défonce et les années musique… À choisir j’aurais préféré chroniquer celles qui sonnent clair, mais elles ne cadrent pas à la démarche de Rave Up, à savoir tabler sur les 60’s. Et pourtant, elle avait une jolie voix quand elle était toute minette, la jupette à ras le frisou, et le sourire candide d’une petite fille à qui on avait promis un bonbon. Malheureusement, sa période Swinging London aura plus permis aux tabloïds de se gaver de ragots et autres grivoiseries bien réelles, qu’a faire le bonheur de la presse musicale (encore en gestation à l’époque, certes…). Ses plus belles chansons sont des reprises, il faut l’admettre, la demoiselle passait plus de temps à rouler qu’à écrire à l’époque… De sa rencontre avec les frères pétards naîtra son plus gros succès, As tears go by en 1964, poperie clean et bien pensante. Et comme tout le monde n’a pas le génie mesquin de Jagger, on oubliera assez vite le reste de sa discographie, dont la plupart offrent une naïveté mal feinte ou peu inspirée. Textes cucu la praline, arrangements mielleux et ronronnants, production poussive, tout est réuni pour vous décourager d’emblée ! Marianne chante à cette époque comme le faisait la Bardot, parce qu’elle était jolie et s’en donnait à cœur joie façon midinette, parce qu’elle attirait les lumières et les dingos un peu aussi, parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire sûrement.

Après sa grosse désintox à la fin des 70’s, Marianne émerge du brouillard et sort Broken English, une œuvre pure et sans artifices en ces années d’âneries disco et de goujateries punk. Il aura fallu 20 ans d’excès à la demoiselle pour devenir une dame, une grande dame. Moralité il me reste 15 ans de came dure pour devenir quelqu’un… courage mon grand, et rame plus fort !

Greg.

DISCOGRAPHIE :

ALBUMS :

_ 1965 : Come My Way (Label Decca LK 4688)

_ 1965 : Marianne Faithfull (Label Decca LK 4689)

_ 1966 : North Country Maid ( Label Decca LK 4778)

_ 1967 : Love In A Mist (Label Decca LK/SLK 4854)

_ 1969 : World Of Marianne Faithfull (LabelDecca SPA 17)

EP'S :

_ 1964 : Greensleeves (Label Decca 457 094 - Pressage français)

_ 1965 : Marianne Faithfull (Label Decca DFE 8624)

_ 1965 : Come and Stay With Me (Label Decca 457 068 - Pressage français)

_ 1965 : Summer Nights (Label Decca 457 085 - Pressage français)

_ 1966 : A bientôt nous deux (Label Decca 457 094 - Pressage français)

_ 1966 : Yesterday (Label Decca 457 097 - Pressage français)

_ 1966 : Si demain (Label Decca 457 119 - Pressage français)

_ 1966 : Counting (Label Decca 457 125 - Pressage français)

_ 1967 : Hier ou Demain (Label Decca 457 139 - Pressage français)

SINGLES :

_ 1964 : As Tears Go By/Greensleeves (Label Decca F 11923)

_ 1964 : Blowin' In The Wind/The House Of The Rising Sun (Label Decca F 12007)

_ 1965 : Come And Stay With Me/What Have I Done Wrong? (Label Decca F 12075)

_ 1965 : This Little Bird/Morning Sun (Label Decca F 12162)

_ 1965 : Summer Nights/The Sha La La Song (Label Decca F 12193)

_ 1965 : Yesterday/Oh Look Around You (Label Decca F 12268)

_ 1966 : Tomorrow's Calling/That's Right Baby (Label Decca F 12408)

_ 1966 : Counting/I'd Like To Dial Your Number (Label Decca F 12443)

_ 1967 : Is This What I Get For Loving You?/Tomorrow's Calling (Label Decca F 12524)

_ 1969 : Something Better/Sister Morphine (Label Decca F 12889)

LIEN :

As Tears Go By

Falling Leaves

Originaire d’Oxford, The Falling Leaves connut une brève carrière, ponctué par deux singles entre 64 et 66, qui sont d’honnêtes collectors en matière de pop anglaise. Leurs plus jolis faits d’armes ? Assurément, leur victoire lors d’un Ready, Steady, Go ! de 1964 en tant que « meilleur groupe inconnu »… Tout un programme.

Leur plus belle réussite reste le morceau Beggar’s parade, que l’on retrouve sur le sixième volume des Rubble anglais. Gentille ballade bien arrangée par une production riche, dominée par l’utilisation d’un orgue qui donne toute la saveur à ce morceau qui aura tout de même du mal à résister à l’érosion du temps.

PERSONNEL :

Rod Stephens (chant), Will Patrick (guitare), Mal West (basse), Larry Nedel (batterie) et Neil Stanley (orgue)

DISCOGRAPHIE :

_ 1964 : She Loves To Be Loved/Not Guilty (SP Parlophone R 5233)

_ 1966 : Beggar's Parade/Tomorrow Night (SP Decca F 12420)

Fame Georgie

Une carrière auréolée de succès, une discographie pléthorique, un talent d’organiste doublée d’une voix douce et sensuelle, et un savant compromis entre la variétoche populaire et l’intégrité bluesy. Georgie a vendu des tonnes de disques à travers le monde, suscité l’admiration de ses compères, traversant les décennies, même celle des disertes mélomanes, avec une réussite certaine. Ou la preuve que l’on peut faire de la bonne musique tout en étant populaire. Si si…

Originaire du Lancashire, proche de Manchester, c’est dans la douceur grisâtre de ces villes industrielles que Georgie, de son vrai nom Clive Powell, apprend très tôt à jouer du piano. C’est en montant à Londres avec ses parents que la carrière de Georgie décolle. Ses influences vont alors de Fats Domino à Ray Charles, et après quelques prestations scéniques, il est repéré par Larry Parnes qui le prend sous son aile.

L’intégrant au combo de rythm&blues des Blue Flames, qui deviendront par la suite Georgie Fame & The Blue Flames, Georgie acquit une solide réputation des planches, et prend la tête du groupe à la fin de l’année 61. Les Blue Flames intègrent alors aux influences bluesy celles du jazz et du rock&roll, décrochant hit sur hit (Yeh Yeh, Getaway), avant de percer mondialement avec leur version cabaret de Bonnie & Clyde qui sera un énorme succès aux États-Unis. Georgie quitte les Blue Flames sur cet énorme succès et s’en va poursuivre une carrière solo, s’accompagnant de personnalités telles que Mitch Mitchell, ou encore John McLaughlin, avec une certaine réussite commerciale.

Peu de déchets dans sa discographie, mais on préférera toujours dans ces pages la voix caverneuse d’un Chris Farlowe. Simplement parce qu’elle nous procure plus d’émotions que la perfection de l’œuvre de Georgie.

DISCOGRAPHIE :

Ici

LIEN :

Yeh Yeh

9 juin 2009

Family

  • Family est ce qu’on pourrait appeler un « gros dossier » comme Deep Purple ou Jethro Tull, il faudrait voir à pas bâcler le travail !! C’est un groupe parmi les précurseurs anglais qui ouvre son blues rock à d’autres styles pour en faire un melt soyeux et cassant à la fois. Sa touche de jazz, de pop, de folk élève Family au rang des groupes géniaux à ne pas négliger ! Et je n’ai pas mis longtemps à m’en rendre compte ! Alors ne faites pas l’erreur de passer à coté de ce groupe fantasque et créatif.
  • Le groupe est fondé dès 1962 sous un nom de guerre sans originalité à l’époque, The Farinas (non, pas The Fajitas…) et devient Family en 1966, soi-disant en référence à la mafia à cause de leur style vestimentaire, quand Kim Fowley les découvre. Le groupe est alors composé de son ossature historique, à savoir Roger Chapman au chant, Ric Grech au violon et à la basse, Jim King au saxo et à l’harmonica, John Whitney à la gratte et aux claviers, et 1967 voit l’arrivée de Rob Townsend aux fûts.
  • Après le succès mitigé de leur premier single Scene Through The Eye Of A Lens/Gypsy Woman, le groupe s’attache à la réalisation d’un album qui sortira au début de l’année 1968, Music in a dolls house, qui reste un de leur plus créatif. Produit par Dave Mason et sorti sur Reprise, il rappelle parfois assez fortement le premier album éponyme de Traffic, patte de Mason oblige ; cet album qui oscille entre psychédélisme soft, blues rock tendu et pop progressive va lancer le groupe sur les traces des Pink Floyd, Nice ou Move, et Family devient une attraction de la scène londonienne. La voix éraillée de Chapman, qui en rebutera plus d’un (quel dommage), leurs prestations scéniques agressives deviennent leur marque de fabrique.
  • Leur second album, Family entertainment sort l’année suivante : le virage progressif est amorcé, le producteur a changé, et même si personne n’a abandonné le navire coté musicos, l’évolution est perceptible, mais le résultat est loin d’être décevant, au contraire. L’album ouvre avec The weaver’s answer, pièce multi-ambiance progressive à la Jethro Tull où se bagarrent saxo, violon et guitare entre électricité furibarde et langueur acoustique. Le reste de l’album est totalement représentatif de la musique de Family, ondoyant de pop en blues rock, tantôt une rythmique entêtante, tantôt une mélodie envoûtante… un album à soigner !
  • 1969, King est débarqué et Grech a rejoint Clapton/Winwood/Baker pour former l’éphémère Blind Faith, mais Weider fait des merveilles au violon et Palmer à la flûte ! C’est la nouvelle formation qui va tenter de gagner le cœur des ricains, en tournant des mois durant aux US en 1970, alors que leur première incartade début 1969 a été un fiasco. Leur troisième opus intitulé A song for you qui sort début 1970 sera leur meilleure vente, en Angleterre surtout. Le groupe a pris son destin en main en produisant l’album, et globalement il est très réussi ; toujours marqué par cette diversité de style, entre une pop/folk acoustique évoquant le John Barleycorn de Traffic, ou certains morceaux blues rock aux riffs typiquement zeppeliniens, comme le morceau de clôture A song for me, et cela même si Whitney n’est pas Page…À la fin 1970 sort un album qui mélange prises live et nouveaux morceaux intitulé Anyway. Surfant sur les bonnes ventes du précédent, Anyway connaît un certain succès mais annonce surtout le déclin du groupe, qui peine désormais à renouveler sa musique. Malgré cela, cet album reste plaisant, mais Weider va quitter à son tour le groupe, qui va finir par perdre le fil d’Ariane alors que déferle la nouvelle vague prog. Quoi qu’il en soit, Family a déjà écrit une des plus belle page de la naissance du rock progressif anglais de la fin de la décennie, le reste devenant anecdotique alors que les groupes qu’ils ont en parti inspirés vont cartonner…
Greg.
  1. Personnel :
Roger Chapman (Chant, harmonica, saxophone tenor, percussions), John "Charlie" Whitney (Guitare, sitar, claviers), Rob Townsend (Batterie, percussions), Rick Grech (Basse, violon, violoncelle, chant), Jim King (Saxophones, harmonica, flûte, piano, chant), Harry Overnall (Batterie, percussions), John Weider (Basse, guitare, violon), John "Poli" Palmer (Claviers, flûte, vibraphone, synthétiseurs)
  1. Discographie :
LPs:
  1. _1968 : Music in a Doll's House (Label Reprise R(S)LP 6312)
  2. _ 1969 : Family Entertainment (Label Reprise R(S)LP 6340)
  3. _ 1970 : A Song for Me (Label Reprise RSLP 9001)
  4. _ 1970 : Anyway (Label Reprise RSX 9005)
SPs :
  1. _ 1967 : Scene Through The Eye Of A Lens / Gypsy Woman (LabelLiberty LBF 15031)
  2. _ 1968 : Me My Friend / Hey Mr. Policeman (Label RepriseRS 23270)
  3. _ 1968 : Second Generation Woman / Hometown (LabelReprise RS 23315)
  4. _ 1969 : No Mule's Fool / Friend Of Mine (Label Reprise RS 27001)
  5. _ 1970 : Today / Song For Lots (LabelReprise RS 27005)
  6. _ 1970 : Strange Band / The Weaver's Answer (remix) / Hung Up Down (remix) (Label
Reprise RS 27009)
  • LIEN :
Myspace

Family Affair

Combo à connotation hispanique, auteur d’un unique album sur le label Saga, assez difficile à dénicher, et entre nous dispensable, de tendance pop aux guitares hawaïennes, avec une pincée de beat bien british. Il semblerait que le groupe sévissait déjà en Espagne avant l’apparition de cet opus de 68, qui résulterait d’un passage sur les terres anglos saxonnes. On n’en sait pas plus. Notons néanmoins quelques véritables réussites, comme ce sympathique World Of Sunshine dans lequel swinguent les notes d’un orgue particulièrement affuté, sur une structure des plus pop.

Au final, une curiosité qui se laisse écouter, sans surprise, sucrée, mais jamais diabétique !

  1. PERSONNEL :
Linda Cream (chant), Annie Keefer(basse, chant), Hermon Fernando (orgue), Hebert Fernando (batterie)
  1. DISCOGRAPHIE :
_ 1968 : LP Family Affair (Label Saga 2124)
  1. LIEN :
Myspace

Family Dogg

Note importante aux chineurs du dimanche ! Attention grosse arnaque en vue ! Ne pas se fier à la pochette du 45t qui fera le succès du groupe, et pavoiser les midinettes anglaises. On est en présence ici de la plus écœurante des pop, sucrée nauséabond, aux arrangements en grandes pompes dignes d’une émission de Noël, aux harmonies vocales pour mamies quinquagénaires en mal d’émotion disons… hormonales !

Fabriqué de toutes pièces par une industrie du disque aux aguets de la moindre planche a billets, et né de la rencontre entre deux chanteurs britanniques de groupes espagnols (Albert Hammond de Los Flaps, et Steve Rowland des Diamond Boys), ou comment ne pas mélanger la marmelade sucrée à la paëlla épicée, fin de citation culinaire, les Family Dogg représentent tout ce qu’il y a de plus répugnant dans le business de la musique. Un album en 1969, une poignée de single dont la fameuse guimauve A Way Of Life (tout un programme !) qui se classera à la 6ème place des charts, et l’arnaque qui s’écroule finalement en 1972 à la suite d’un second opus qui ne trompera plus personne.

L’honneur est sauf. Enfin, allez le dire aux deux compères du Led Zep’, Bonham et Jones, qui participèrent à quelques séances d’enregistrements de cette ignominie pop !

  1. PERSONNEL :
Albert Hammond (guitare, chant), Christine Holmes (chant) et Steve Rowland (chant)
  1. DISCOGRAPHIE :
  2. ALBUM :
_ 1969 : A Way Of Life (Label Bell SBLL 122)
  1. SINGLES :
  1. _ 1967 : Family Dogg/Storm (Label MGM 1360)
  2. _ 1968 : I Wear A Silly Grin/Couldn't Help It (Label Fontana TF 921)
  3. _ 1968 : Brown-Eyed Girl/Let It Rain (Label Fontana TF 968)
  4. _ 1969 : A Way Of Life/Throw It Away (Label Bell BLL 1055)
  5. _ 1969 : Arizona/House In The Heather (Label Bell BLL 1077)
  6. _ 1970 : When Tomorrow Comes Today/This Unhappy Heart Of Mine (Label Bell BLL 1100)
  1. LIEN :
A Way Of Life

Famous Jug Band

Soyons honnêtes de suite, les Famous Jug Band ne font pas partie du gratin du folk anglais, et ce, pour au moins deux raisons. La première, la plus évidente, tient au faite que le groupe n’a jamais sorti LA chanson, de celle qui vous fait fantasmer et vous pousse à reposer l’aiguille du diamant sur les mêmes sillons une quantité de fois non négligeable. La seconde, en corrélation avec la première, est que les Famous Jug Band sont un chouette groupe folk, de bons élèves en somme, mais ne parvenant jamais à s’immiscer dans les abymes de la pureté. Techniquement, pas grand-chose à redire, le groupe parvenant à varier les atmosphères, entre folk rock, bluegrass et arrangements traditionnels vaguement acides. Mais à l’écoute de leurs deux opus, point de sublimation, des harmonies vocales agréables qui ne parviennent cependant pas à décoller. Dommage serait on tenté de dire.

Le groupe se forme en 1967, sous l’impulsion de Clive Palmer (membre originel de l’Incredible String Band) et d’Henry Bartlett, qui ont une vision toute particulière du folk, s’engageant alors dans des reprises théâtrales où l’ironie fait bon ménage. S’entourant de la superbe voix de Jill Johnson et du chanteur guitariste Pete Berryman, les Famous Jug Band produisent alors un folk traditionnel, inspiré du blues et de la musique acoustique. Un premier album voit le jour en 1969, Sunshine Possibilities, qui n’a certes rien d’original, mais qui laisse entrevoir un fort potentiel. On retiendra surtout The Main Thing, et son jeu de corde empli de mélancolie.

Un an plus tard, le groupe compose son second album, toujours sans artifice, au plus proche du folk naturel. Chameleon sort en 1970, où l’on retrouve les composantes du premier, mais la richesse des harmonies en moins. Album plus fade, faiblesse des compositions ne mettant pas assez en avant les possibilités de Jill, Chameleon se laisse moins facilement digérer, et sur la longue ennuie passablement. Le groupe se séparera quelques mois plus tard dans une douce indifférence.

Quelques quarante années plus tard, l’écoute de ces deux galettes ne revête qu’un caractère historique d’une scène folk anglaise alors proche de ses racines, mais n’hésitant pas à s’ouvrir aux frontières du pop. Avec plus ou moins de réussite. En attendant, la découverte d’un groupe comme Pierre de Grenoble (préMalicorne), aux arrangements travaillés et aux compositions originales, ranimera notre petite flamme folky, avec un certain chauvinisme avoué (et toc, dans la face des britons !... Depuis le temps que je voulais la placer celle-là !)

PERSONNEL :

Jill Johnson (chant, guitare), Clive Palmer (chant, guitare), Pete Berryman (chant, guitare) et Henry Bartlett (chant, percussions)

DISCOGRAPHIE :

ALBUMS :

_ 1969 : Sunshine Possibilities (Label Liberty LBS 83263)

_ 1970 : Chameleon (Label Liberty LBS 83355)

SINGLE :

_ 1969 : The Only Friend I Own/A Leaf Must Fall (Label Liberty LBF 15224)

LIEN :

The Main Thing

Fardon Don (& The Soul Machine)

Lorsque l’on a été le chanteur des fulgurants, mais explosifs Sorrows, déjà on en impose. Que l’on est établi derrière une somptueuse carrière solo, distillant des pépites pop à la face d’une Angleterre conservatrice, respect. Mais quand en plus on est capable d’écrire et de hurler de tels hymnes comme Belfast Boy, en conservant suffisamment de dignité, alors, il vous reste plus qu’une chose à faire. Ranger sa gratte, ses compos d’ado tourmenté, partir à la recherche des singles du monsieur, s’enfiler quelques Jack Daniel’s pour la voix, et psalmodier ce hurleur fou sous la douche !

OK, Belfast Boy est sorti à la gloire de George Best en 1972, et dépasse notre espace-temps. OK OK revenons à nos moutons. En 1966, les Sorrows obtiennent un hit mérité avec leur Take A HeartIndian Reservation, blues d’un certain John Loudermilk sorti des catacombes, qui donnera le nom à l’album, fait un carton dans le monde entier, même en France. Tout, sauf en Angleterre où incroyablement le single ne décolle pas. dévastateur. Les contrats se multiplient, les gigs aussi, la poule aux œufs d’or est pressée de toute part, et finalement doit les emmener le long d’une tournée marathon en Italie. Las de ces considérations du showbiz, Don Fardon laisse partir le groupe se faire oublier aux pays des spaghettis, et croit en un revival du rock & roll pur et dur. Il retrouve alors Miki Dallon, producteur des débuts, et travaille sur un projet solo qui sortira en 68. Le simple

Entouré d’un groupe au groove impeccable, Don donne alors une leçon de chant à toutes ces mignardises pop dont l’Angleterre portera en triomphe (on pense notamment à Dave Dee et son groupe ridicule) cette même année 67. Sorti d’une caverne au doux relent du malt, Fardon pose ses textes avec une incroyable retenue tout en se permettant quelques écarts frissonnants, mais maitrisés à la perfection. Si le succès commercial n’est pas au rendez-vous, les concerts donnés par son Soul Machine acquièrent une réputation de feu.

Le simple Indian Reservation ressort l’année suivante au Royaume-Uni qui redécouvre alors cette petite perle, ce qui permet au groupe de continuer à enregistrer, et à creuser dans une soul électrique. Son troisième simple, Good’ Lovin, démontre un groupe qui swingue dans tous les sens, la voix de Don Fardon en contrepoint. Sunshine Woman, face B du single français, est une très belle pop dominée par une ligne de basse hypnotique et sautillante. S’en suivra deux albums en 1970 sur le label Youngblood, inconstant certes, mais où la voix de Don s’époumone encore à merveille.

Puis viendra finalement la consécration en 1972 d’une Angleterre avide de ses héros footballistiques, on y revient, avec ce Belfast Boy technoïde avec comme seul rattachement cette voix si chaude qui vous enlace de ses raclements. Franchement pas grand-chose à jeter. On vous aura prévenu !

DISCOGRAPHIE :

ALBUMS :

_ 1968 : Lament Of The Cherokee Indian (Label GNP 2044)

_ 1970 : I've Paid My Dues (Label Youngblood SYB 4)

_ 1970 : Released (Label Youngblood SSYB 13)

EP's:

_ 1967 : The Letter (Label Vogue EPL 8583 Pressage Français / Côte : 50Euro)

SINGLES :

_ 1967 : (The Lament Of The Cherokee) Indian Reservation/Dreamin' Room (Label Pye International 7N 25437)

_ 1967 : The letter / Day Tripper (Label Vogue, pressage français)

_ 1968 : Treat Her Right / Goodbye (Label Hit On HT 300157)

_ 1969 : We Can Make It Together/Coming On Strong (Label Pye International 7N 25483)

_ 1969 : Good Lovin'/Ruby's Picture On My Wall (Label Pye International 7N 25486)

_ 1969 : I'm Alive / Keep on Loving Me (Label Youngblood YB 1003)

LIEN

Sunshine Woman

Farlowe Chris

Capable de reléguer Joe Cocker au rang de petit chanteur à la croix de bois, Out Of Time résonnant dans les oreilles de votre rédacteur, Chris Farlowe est de ceux qui ont connu les joies du succès, le grand public, la presse à ses pieds, sans perdre une once d'intégrité ! S'engonçant tout au long de sa carrière dans un R & B brûlant encore de ses cendres, de ceux capables de reprendre n'importe quelle pépite pour se l'accaparer et en rendre une copie encore plus personnelle, envoutante, en la dynamisant de son coffre caverneux et frissonnant d'une flamme éternelle.

Né le 13 octobre 1940 dans la banlieue de Londres, à Islington, de son vrai nom John Henry Deighton, Chris Farlowe débute à la fin des années 50 dans plusieurs combos de skiffle, avant de faire la rencontre du guitariste Bob Taylor et des Thunderbirds. Ces derniers pratiquent alors un R & B qui swingue à mort, à la réputation sans faille dans les pubs de la capitale. Chris apporte au groupe son timbre de voix proche des grands bluesmen, si bien que nombre d'anglais n'ayant jamais vu le combo sur scène le croit black ! Sa voix grave et chaloupée s'acoquine merveilleusement bien à la musique des Thunderbirds, permettant au groupe de travailler et d'improviser autour des syncopées de son chanteur. Un album (1966) et 5 singles plus tard pour le label Columbia, sans connaître le succès mérité, Chris Farlowe est repéré par le génial Andrew Loog Oldham qui le fait signer sur son label Immediate.

Producteur de génie, Andrew va lui signer ses plus belles perles, qu'il enchainera tout au long de ses quatre années passées (1965-69) en compagnie de musiciens comme Dave Greenslade, Albert Lee ou encore Carl Palmer. De ses 11 singles sortis sur le label Immediate, Out Of Time s'impose d'entrée comme ce petit chef-d'oeuvre intemporel, qui gravitera rapidement à la première place des charts. Mais il serait absurde de réduire le talent de Chris à cette splendeur du R & B anglais. Et inconscient de passer à côté d' Handbags And Gladrags, une merveille de mélancolie contrebalancée par l'espoir porté par ce timbre si profond à redresser le poil des plus dures. Ou encore de ce Paint It Black de légende aux arrangements mirifiques, voix sans artifice, brute, reléguant les versions des Stones et des Animals dans les oubliettes. On passera sur les somptueux The Fool, Think ou autre In The Midnight Hour, pour vous recommander tous simplement l'acquisition indispensable de l'anthologie Immediate, qui en 2 cd, vous fera chavirer dans l'extase de cette voix grandiose.

Il n'existe malheureusement pas assez de superlatifs pour décrire cette montée organique que distille Chris Farlowe tout au long de ses sixties. Finalement, on perdra sa trace à la fin des années 60, mais Chris continuera dans la musique, s'occupant notamment de l'enregistrement de certains albums de Colosseum avant de prêter sa voix pour deux albums d'Atomic Rooster. Nous, on préfère rester au chaud, à s'écouter le box Immediate, la bouteille de whisky à ses cotés, nos pensées perdues dans cet orgiesque effluve de sensation.

DISCOGRAPHIE :

ALBUMS :

_ 1966 : Chris Farlowe & The Thunderbirds (Label Columbia SX 6034)

_ 1966 : 14 Things To Think About (Label Immediate IMLP 005)

_ 1966 : The Art of Chris Farlowe (Label Immediate IMLP 006)

_ 1968 : The Best Of Chris Farlowe (Label Immediate IMLP/IMCP 010)

_ 1969 : The Last Goodbye (Label Immediate IMLP 021)

_ 1970 : From Here To Mama Rosa (Label Polydor 2425 029)

EP'S:

_ 1965 : Chris Farlowe (Label Decca DFE 8665)

_ 1965 : In The Midnight Hour (Label Immediate IMEP 001)

_ 1966 : Stormy Monday (Label Island IEP 709)

_ 1966 : Chris Farlowe's Hits (Label Immediate IMEP 004)

SINGLES :

_ 1962 : Air Travel/Why Did You Break My Heart? (Label Decca F 11536)

_ 1963 : I Remember/Push Push (Label Columbia DB 7120)

_ 1964 : Girl Trouble/Itty Bitty Pieces (Label Columbia DB 7237)

_ 1964 : Just A Dream/What You Gonna Do? (Label Columbia DB 7311)

_ 1964 : Hey, Hey, Hey, Hey/Hound Dog (Label Columbia DB 7379)

_ 1965 : Buzz With The Fuzz/You're The One (Withdrawn)(Label Columbia DB 7614)

_ 1965 : The Fool/Treat Her Good (Label Immediate IM 016)

_ 1966 : Think/Don't Just Look At Me (Label Immediate IM 023)

_ 1966 : Out Of Time/Baby Make It Soon (Label Immediate IM 035)

_ 1966 : Just A Dream/Hey, Hey, Hey, Hey (Label Columbia DB 7983)

_ 1967 : Ride On Baby/Headlines (Label Immediate IM 038)

_ 1967 : My Way Of Giving/You're So Good To Me (Label Immediate IM 041)

_ 1967 : Yesterday's Papers/Life Is But Nothing (Label Immediate IM 049)

_ 1967 : Moanin'/What Have I Been Doing? (Label Immediate IM 056)

_ 1967 : Handbags And Gladrags/Everyone Makes A Mistake (Label Immediate IM 065)

_ 1968 : The Last Goodbye/Paperman Fly In The Sky (Label Immediate IM 066)

_ 1968 : Paint It Black/I Just Need Your Lovin' (Label Immediate IM 071)

_ 1969 : Dawn/April Was The Month (Label Immediate IM 074)

LIEN :

With The Thunderbirds

Out Of Time