Très obscure groupe de freakbeat (notre nourriture spirituelle) dont le plus grand titre de gloire (posthume) est d'avoir fourni son guitariste à Little Free Rock. Inutile de vous précipiter, la finesse, parfois Blakmorienne, du jeu de Pete Illingworth est ici totalement absente. Juste pour décourager les petits malins. DJATM a laissé trois (rares) singles à la postérité, et l'excellente compilation (une de nos bases de travail) Maximum R'n' B permet de juger sur deux titres. Bien qu'ils soient loin de figurer dans les meilleurs élèves. Une drôle de version du Pretty Things de Bo Diddley, d'abord. Mauvais point, la reprise d'un archi classique, au lieu de se sortir les doigts et de composer. Bon, c'est simple, à part la brillante partie d'harmonica, on a l'impression que le groupe est bourré. Et que ça part en zigzag, et que le chanteur à la diction d'un arsouille. Hautement dispensable. Basique, les gars, pas lourdingue. Seconde chance, To Catch That Man. D'entrée, David John Smith ne nous avait pas volé sur la marchandise, il chante vraiment comme une casserole. Avec une diction forcée, tout à fait horripilante. On en vient à se demander si il connait le sens du mot «mojo», tellement sa prononciation sonne faux. Mais l'effort d'écriture est patent. Jolie intro en étages, beat agréablement appuyé et bien en place. Solo de guitare hérissé, simple, mais déjà tranchant. Le tout est concis, craché en deux minutes et quelques secondes. Quand même loin de mériter le prix demandé pour les originaux. Popsike annonçant plus de deux cent euros. En temps de crise, ça fait réfléchir.
Laurent
PERSONNEL :
Pete Illingworth (guitare), Pete Atkinson (guitare), David John Smith (chant), John Brierly (basse) et Freddie Isherwood (batterie)
DISCOGRAPHIE :
_ 1964 : To Catch That Man/Pretty Thing (Vocalion V 9220)
_ 1965 : I Love To See You Strut/Bring It To Jerome (Parlophone R 5255)
_ 1965 : Diggin' For Gold/She's Fine (Parlophone R 5301)
LIEN :