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6 sept. 2010

Hollies, The

Si l’on devait chercher un chainon manquant entre la pop anglaise des Beatles et le rock sataniste des Stones, peut-être pourrions-nous tomber sur les Hollies, grosse machine à distiller des mélodies impeccables tout en traversant les genres. Naviguant aisément entre les deux plus belles décennies du rock, les Hollies sont d’ailleurs le troisième groupe anglais à avoir le plus placé de titres dans les charts, derrière les Stones et les Beatles justement. Pour autant, les manuels d’histoire de la critic rock ont tendance à zapper l’importance de la pop triturée par le groupe originel de Graham Nash (futur CSNY). Il faut dire que les Hollies n’ont jamais su sortir un Sergent Pepper’s ou un Beggar Banquets, ce genre de galette qui traverse les décennies.

Tout commence donc à Salford, dans le Lancashire, où Graham Nash fait ses classes musicales. Il monte en 62 à Manchester, et monte un groupe avec quelques gloires locales. Les Hollies naissent définitivement en 63 et la même année signe sur la major Emi, la classe totale ! S’en suit une carrière auréolée de succès, la pop des Hollies impressionnant par sa faculté à tisser des atmosphères immédiates à l’oreille, avec un son de guitare bien particulier, clair et limpide, sur une rythmique trépidante et nerveuse. Le groupe, au grès des changements de personnel, accumulera pas moins de 11 albums de 64 à 70, avant de virer vers la progressive music au début des seventies.

De cette première partie de carrière, on peut indubitablement en ressortir sa période psychédélique, qui sur deux albums, démontrera toute l’ingéniosité mélodique et harmonique du groupe sur une production et des arrangements subliminaux. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut négliger les productions précédentes, les amateurs de pop devant y trouver leur compte.

Jusqu’en 66 le groupe surfe sur la vague du succès, et ils traverseront l’atlantique plus d’une fois où ils célébreront avec réussite la British invasion de l’époque. Néanmoins, 66 marque une étape importante dans la vie du groupe puisque le groupe connaît ses premiers changements importants de personnel. La même année sort Evolution, qui se classe 13ème des charts. Les Hollies délaissent alors leur pop sage pour une production davantage recherchée et abouti, qui les font entrer dans l’ère psychédélique. Véritable perfection harmonique, l’album se classe dans la lignée des bijoux pop de l’époque. C’est à ce moment-là que Graham Nash décide de tourner la page, ne se reconnaissant plus dans cette exploration des possibilités techniques et mélodiques. Allan Clark prend alors seul les commandes du navire.

S’en suit sans conteste le meilleur album du groupe, qui d’une production léchée saupoudrée d’une imagination exubérante dévoilera une pop riche et enivrante. Butterfly sort en 67 et se place à côté des trésors pop que sont Odessey&Oracles ou Smile. Si l’historien rock a tendance à zapper leur contribution, c’est qu’il nécessite une multitude d’écoutes pour dévoiler sa richesse harmonique, et ses trouvailles ingénieuses.

Il faudra deux ans aux Hollies pour retrouver les chemins des studios, via un tribute d’ailleurs fort respectable, celui consacré à Dylan, avant de poursuivre une démarche progressive au début des seventies. Au final, les Hollies auront défriché une pop savante et moderne, là où les Stones et les Beatles se feront niquer par le système. Ne serait-ce pas l’art d’introduire la subversité dans le système…

Lou

PERSONNEL :

Allan Clarke (chant), Graham Nash (guitare, chant), Eric Haydock (basse), Done Rathbone (batterie), Tony Hicks (guitare), Bobby Elliot (batterie), Bernie Calvert (claviers), Terry Sylvester (guitare, chant)

LIEN :

The Hollies

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